ALBUM – Dès 8 ans
De Pascal FAULIOT
illustré par Bénédicte NEMO
Éditions Cipango – Collection (Apprentis Sages) – 18 €
Ce conte merveilleux raconte l’histoire d’un guerrier Sioux parti à la recherche de ses oncles disparus.
Pour pouvoir les retrouver, il va devoir affronter un être maléfique redoutable en la personne d’un étrange sorcier.
Inspiré d’une légende Sioux, cet album nous fait remonter à la genèse du peuple sioux. Comme dans tous les mythes fondateurs, un événement sacré déclenche la suite des événements.
Ici, il prend la forme d’une pierre bleu turquoise qu’une jeune fille orpheline ramasse après avoir passé quatre jours à implorer le créateur pour qu’il lui rende ses frères disparus. Elle avale accidentellement la pierre, boit de l’eau pour ne pas s’asphyxier et ressent alors en elle une immense sérénité.
Quatre jours plus tard, elle met au monde un garçon qui devient un homme en quatre fois quatre jours.
Sa mère lui raconte la disparition de ses oncles et il décide de partir à leur recherche. Au cours des ses pérégrinations, il tombe sur un tipi occupé par une inquiétante sorcière qui le supplie de masser son dos douloureux.
Les pierres du guerrier sont ses ancêtres et celles du foyer lui murmurent de se méfier de la sorcière.
Après l’avoir neutralisée, il se lance dans une cérémonie dictée par les pierres sacrées et qui lui permet de ramener à la vie ses cinq oncles.
La description de la cérémonie de ce conte correspond à la cérémonie de la hutte de sudation toujours pratiquée aujourd’hui, appelée Inipi.
Le chiffre quatre est omniprésent dans ce récit, représentant les quatre saisons, les quatre directions, les quatre âges de la vie… C’est un chiffre sacré pour les Sioux que l’on retrouve dans leur quotidien.
Ainsi, pour le rite de la sudation qui consiste à jeter de l’eau sur des pierres brûlantes dans un tipi, la porte est fermée quatre fois et l’eau est versée quatre fois.
Les Sioux aspirent quatre bouffées quand ils fument le calumet.
Avant les cérémonies importantes, les hommes s’abstiennent de la compagnie des femmes pendant quatre jours ou encore les femmes se tiennent quatre jours à l’écart après un accouchement.
L’illustration de cet album est une réussite.
Le fond ocre des pages de texte rend la lecture apaisante.
Les illustrations sombres sont rehaussées de couleurs chaudes et le dessin des visages ou des positions confèrent aux personnages une grande sérénité.
Les pages de texte sont également illustrées de symboles sioux comme l’aigle ou la roue médecine.
C’est un bel encouragement à approfondir notre connaissance de ce peuple si tragiquement massacré et de sa culture méconnue.
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