ROMAN – Dès 12 ans
de Marie PAVLENKO
Illustré par Barbara BRUN
Éditions Flammarion jeunesse – 13,50 €
Le héros de cette histoire, Aaskell, vit une expérience de décorporation lui faisant voir son corps depuis l’extérieur . C’est une expérience relatée par les personnes ayant vécu un épisode de mort imminente et voyant leur corps inerte sauf que dans le cas d’Aaskell son corps est totalement actif et vaque à des occupations très ordinaires comme déjeuner, se laver, prendre le bus pour aller au collège.
Le garçon traumatisé raconte en détail tout ce que son « corps » fait au cours du temps, ses attitudes envers ses amis, ses parents, ses professeurs…etc.
Très vite il remplace « corps » par « imposteur » en comprenant qu’une entité inconnue l’a expulsé de son corps. Il se définit alors comme « gazéité » sans consistance réelle bien qu’incapable de traverser les obstacles naturels.
Surtout, et c’est là son grand désespoir, il ne peut pas communiquer avec son entourage .
Il reprend toutefois espoir quand il réalise que quelqu’un le perçoit, l’entend et surtout le comprend. Ce quelqu’un, aussi étrange que cela paraisse, c’est son chat Marcel !
Grâce à ce chat, à une copine de classe Leila et par l’intermédiaire de son ordinateur un dialogue improbable s’établit entre les trois complices. Le chat Marcel, décidément incroyable, sait transmettre des messages à Leila de la part d’Aaskell en tapotant très maladroitement sur le clavier et en répondant aux questions de l’adolescente en bougeant une oreille pour signifier « oui » ou les deux pour « non ».
Les deux vont vite comprendre que leur village est attaqué par des extraterrestres redoutables qui s’introduisent dans les corps des habitants expulsant par la même occasion leur conscience. Le village ne serait qu’une étape avant une attaque généralisée sur toute la planète.
Le trio va donc chercher les moyens de mener la lutte contre cet envahisseur.
Le texte bien écrit de ce roman déjanté très original est hilarant non seulement par ses nombreux jeux de mots mais aussi par le côté cocasse des situations décrites comme le moment au début du roman où Aaskell suit son « corps » dans la douche et s’exprime ainsi :
« vous admettrez qu’il est assez rare, dans la vie, de se cogner à ses propres fesses. »
En parallèle au récit de cette aventure hors norme le héros narre une autre histoire émouvante, celle-là bien humaine, où il exprime sa douleur face à l’aliénation brutale de sa sœur aînée adorée recluse dans sa chambre et le renfermement de ses parents.
Un roman vraiment palpitant, plaisant à lire avec de courts chapitres bien rythmés.
Un coup de Coeur d’Opalivres ♥
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