La boîte à outils du théâtre en classe

DOCUMENTATION – Adultes (Pépite d’Opalivres)
de Cécile BACKES
Éditions Gallimard – Collection (La bibliothèque Gallimard)

Rares sont les livres pour la jeunesse consacrés au théâtre.

Les éducateurs en charge d’adolescents savent comment l’art dramatique peut contribuer à donner une prestance à des ados encombrés de leur corps quand il ne leur permet pas d’exprimer des angoisses inhérentes à leur âge.

Les professeurs des écoles savent la dynamique que peut créer la lecture à plusieurs  voix à laquelle se prêtent tout particulièrement les écrits de théâtre.

Nous savons tous les enjeux spécifiques de l’expression de soi dans une région où le poids d’une histoire industrielle incline plutôt à la résignation et au fatalisme qu’à la mise en valeur de sa personne (c’est un véritable handicap des jeunes de cette région dans les grands concours de la fonction publique).

C’est peu dire, dans ce contexte, l’intérêt de cet ouvrage intitulé « la boîte à outils du théâtre en classe » pour les professeurs de l’école, du collège, du lycée et même du lycée professionnel où la formation en bac pro doit maintenant s’inscrire dans une démarche de projet.

L’ouvrage inscrit le jeu théâtral dans un espace lui-même inscrit dans une démarche de projet qui conjugue amusement, labeur et ambition artistique propices au développement des personnalités dans l’exercice d’une activité de groupes.

Trois chapitres :

• s’emparer d’un texte
• travailler sans texte
• concevoir un projet

Nous nous arrêterons aux enjeux de la lecture dans les stratégies pour s’emparer d’un texte :

• donner à lire
• mettre le corps debout
• lire à voix haute
• inscrire la lecture dans l’espace
• lire à plusieurs
• lire à plat
• lire le texte en main pour aller vers la lecture publique

Autant de techniques qui permettent de mieux pénétrer les œuvres et qui font regretter que les auteurs et les éditions jeunesse consacrent si peu aux écrits de théâtre comme au théâtre dans toutes ses dimensions alors qu’ils le font si bien dans le domaine de la peinture ou de l’histoire.

On se doit de souligner la qualité et la densité du chapitre « bilans » à partir de la page 117 pour les conseils qu’il récapitule, les références bibliographiques qu’il suggère dans le domaine de l’improvisation, des textes classiques, modernes et contemporains ou non dramatiques.

Un ouvrage que l’on doit, en tout cas, promouvoir auprès des professeurs de tous les niveaux tant par la réflexion qu’il nourrit que par les conseils pratiques qu’il prodigue à celles et ceux qui veulent s’engager dans un projet d’activité théâtrale.