THEÂTRE – Dès 10 ans
Un village sans papas
de Florence SEYVOS
Illustré par Leslie AUGUSTE
Éditions Actes Sud – Collection (Heyoka jeunesse) – 10€
Avant d’être une pièce de théâtre, qui fait revivre un groupe d’enfants de 9/ 10 ans confrontés au départ de leurs pères suite à la guerre, « un village sans
papas” a d’abord été créé sous la forme d’un conte musical avec l’orchestre de Pau, pays de Béarn dans le cadre du centenaire de la guerre 14/ 18.
L’histoire débute en 1914, la veille du jour où les pères vont rejoindre leurs régiments.
Dans la cour de l’école, pendant la récréation, les garçons jouent à la guerre.
Blaise le caïd distribue les rôles…
Le soir, le père de Victor échange avec son fils, les derniers mots, la transmission de son amour pour le violon et les encouragements, les conseils….
L’on ressent l’amour au sein de cette famille, cet amour qui fait que le temps a passé si vite qu’il y a encore tant de choses à se dire, cet amour qui fait que la séparation n’en est que plus dure…
Le temps passe, les semaines, les mois, l’inquiétude monte…
Bientôt, c’est l’instituteur que l’on croyait trop vieux qui lui aussi est mobilisé…
Tandis que le père de Blaise revient amputé et traumatisé, une nuit c’est celui de Victor qui apparaît en songe à son fils…
Le texte est très émouvant et très riche.
A travers l’évolution des jeux des enfants et leurs propos qui reflètent ce qu’ils entendent, c’est toute une réflexion sur la façon dont ils perçoivent la guerre qui est proposée, une réflexion toujours d’actualité.
On découvre aussi la condition des femmes qui change et à ce titre, le passage où les enfants se demandent qui va remplacer le maître est très intéressant et marque son époque.
C’est le curé auquel les enfants pensent en premier.
Et quand Blanche, celle qui est considérée comme une sorcière et la femme du fou, ouvre la porte de la classe, la façon dont elle se présente aux enfants est aussi très marquante, à la fois plaidoyer contre la guerre, explications vraies sur son mari, transmission de son amour de la poésie qui embellit la vie et invitation à se mettre au travail.
La culture permet d’être plus fort face aux vicissitudes de la vie.
C’est toujours à travers le comportement des enfants que l’on perçoit les différentes relations familiales, à travers leurs conversations que l’on ressent que si la vie continue, la guerre les a changés.
Quelques belles illustrations, en noir et gris sur fond blanc ou avec une touche de jaune, d’orange ou de rouge pour symboliser le feu, la colère, la bagarre animent le texte de leurs dessins épurés…
Une pièce à jouer avec une classe où pourraient venir s’intercaler quelques comédiens adultes qui se prête aussi à la discussion adultes – élèves.
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