TEXTE ILLUSTRE – Dès 9, 10 ans **
illustré par BARROUX
Éditions Seuil – 16,50€
Le titre : « ON LES AURA ! »est la reprise de l’adage propre à l’engagement patriotique du peuple français et des soldats dans cette guerre ! Formule de la conviction de la victoire !!!?
La première de couverture : En pleine page, le dessin de Barroux représentant ce soldat « inconnu » qui ne l’est plus … par les traits que lui prête le dessinateur…
Les couleurs sont celles de tous les dessins de l’ouvrage : fond lavé couleur sépia, traits au fusain, dessin au crayon noir très épais , à la mine de plomb .
La quatrième de couverture : la photographie de ce carnet, intitulé « La Frontière », trouvé sur le trottoir entre Bastille et République, un matin d’hiver ; sur le carnet a été posée une décoration de médaille militaire… Le réalisme est garanti.
Précision de l’éditeur : « Voici le texte authentique mis en images par Barroux ».
Dans les trois premières pages, Barroux raconte en texte sous images : au hasard de son déplacement dans Paris, un matin d’hiver, entre « Bastille et République », il trouve au milieu des détritus de caves ce carnet « photographié » ici page 10.
Dans les pages suivantes, Barroux met en images le carnet rédigé par un soldat au fur et à mesure de son vécu et de ses ressentis au cours des premières semaines de sa mobilisation du 3 Août au 12 Septembre 1914.
Ce « journal de guerre » à la première personne est très factuel : on suit au quotidien les faits et gestes du poilu qui quitte son épouse, rejoint son cantonnement, sa caserne, traverse de nombreux villages, obéit aux consignes de déplacements vers les lieux d’affrontements, cherche les meilleurs plans pour dormir et manger, souffre des pieds…
Il entend au loin le canon de la guerre et s’ennuie dans les manœuvres répétées.
Le 12 Août il est au combat, près de la frontière belge.
Les semaines suivantes, c’est la déroute, la fatigue et le 31 Août une blessure au bras : il est évacué et hospitalisé à Auxerre où il s’ennuie, s’apitoie sur les blessures des autres soldats et déprime.
Dernier texte sous image : « Je regrette parfois de n’être pas resté sur la ligne de feu ».
Les deux dernières pages de l’ouvrage contiennent la reproduction photographiée de deux pages d’un carnet de chants daté jusqu’en 1917 accompagnant le carnet « journal » : on s’interroge bien sûr sur tous les éléments personnels relatifs à ce soldat « inconnu » mais il a été sauvé de l’oubli !!
Grâce à ce texte spontané – non destiné à la publication- et respecté par le dessinateur, le lecteur est en présence d’un témoignage authentique et sobre, lié au quotidien d’un soldat fier de sa présence au combat mais inquiet du sort de son épouse.
Le dessin de Barroux, allant à l’essentiel, donne consistance aux mots du poilu et donne à voir au lecteur les grands espaces, la chaleur, la pluie, l’amitié, les maux aux pieds, le feu des canons, la solitude, la fuite du lapin, les blessures, l’avion ennemi, l’ambulance au front…
Les images créent une atmosphère, non pas au cœur des combats et des tranchées mais à « l‘arrière » dans l’incertitude et en attente des montées au front, au début de cette guerre qui devait se terminer à Noël !!
Un ouvrage différent et réussi : les images, leurs cadrages, leurs traits et leurs couleurs et leur mise en page enrichissent et complètent le texte : une projection et visualisation du réel impressionnant l’oeil et le cœur du lecteur.
Cet ouvrage permet une approche authentique de ces premiers mois de la Guerre 14-18.
Le lecteur suit les étapes qui menèrent les mobilisés vers leurs premiers combats
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