ROMAN ILLUSTRÉ – Dès 9 ans
De Stéphane SERVANT
Illustré par Nicolas ZOULIAMIS
Éditions Thierry Magnier – 15,90€
On est toujours le monstre de quelqu’un !
Les garnements du village le surnomment Otto, Coeur de Piaf..
Parce qu’il est différent d’eux, il n’aime pas les bagarres, il n’aime pas faire mal aux animaux, il ne leur ressemble pas physiquement non plus…
Il, c’est Otto, le narrateur de cette histoire extraordinaire…
Otto habite avec Pa et Ma la dernière maison d’un village isolé où il ne vient jamais personne…
Et cependant, un jour, ou plutôt une nuit, un grand bruit attire Otto vers sa fenêtre.
Devant ses yeux ébahis, passent des roulottes peintes de toutes les couleurs : un cirque s’installe pour une unique représentation sur la place du village…
« Mesdames et Messieurs, chers et tendres enfants, venez, venez rencontrer le cirque d’Érêves…
Venez découvrir le Monstre d’Érêves, ni homme, ni bête, grotesque et effrayant, le survivant d’un peuple primitif » …
La nuit tombe à peine que tout le village est sous le chapiteau pour voir ce monstre qui alimente les conversations !
Dans une cage, sous un noir rideau, le Monstre attend..
Quand le dompteur, d’un geste théâtral, fait tomber le rideau, un frisson de terreur parcourt l’assistance !
C’est pire que ce que les villageois ont pu imaginer !
Pour quelques pièces, on peut l’approcher et lui donner à manger…
Otto est volontaire, il s’approche, s’approche, tend quelques graines… Ses doigts touchent ceux du prisonnier…
Et un chant mélodieux sort de la gorge du Monstre…
Pa le tire en arrière :
« Viens Otto, il faut rentrer, le jour va se lever…
Le soir, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre :
Le Monstre s’est sauvé !…
Un roman illustré atypique et prenant…
L’atmosphère étrange qui se dégage des illustrations pleine page en camaïeu de gris et noirs subjugue le lecteur..
Au début, le village y paraît inhabité, puis, par petites touches, apparaissent ses habitants… Toujours de dos…
Ce n’est que dans le cirque qu’on se rend compte que le Monstre est en réalité un enfant, qu’Otto est une sorte d’hybride et que les « gens » du village sont affublés de poils, de cornes et de têtes grimaçantes…
Quelques détails anormaux comme des indices sont infusés peu à peu sous la plume de Stéphane Servant…
Les habitants vivent la nuit et dorment le jour, par exemple…
…Et la relation entre Otto et le Monstre, qui s’appelle Otto lui aussi, est une relation entre deux personnes différentes que les villageois montrent du doigt car ils en ont peur…
On apprend la vie de l’enfant dans les belles images de Nicolas Zouliamis et on suit avec émotion la naissance de l’amitié et la solidarité entre ces deux êtres solitaires car différents des autres !
On a toujours peur de ce qui ne nous ressemble pas !
Un coup de cœur d’Opalivres ♥ !
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