ALBUM – Dès 9 ans
de Thibault GUICHON-LAURIER
illustré par Frédéric PILLOT
Éditions Little urban -19,90 €
Quatre siècles après la naissance du plus fameux des fabulistes, Thibault Guichon-Laurier utilise à son tour ce genre (dans un savoureux texte en vers libres) pour dénoncer les travers de la société par le biais de l’anthropomorphisme.
« Je me sers d’animaux pour instruire les hommes », écrivait La Fontaine.
C’est aussi ce que fait avec beaucoup d’humour l’auteur des cinq fabuleuses fables du bois de Burrow.
Les animaux qu’il met en scène ressemblent à des hommes …à s’y méprendre !
De milieux très différents, ils se croisent épisodiquement et on a plaisir à les retrouver d’un texte à l’autre.
Il y a d’abord la très riche et admirée Madame Lapin.
Un jour, celle-ci va se soulager devant son amie : Madame Haze.
Aucun problème de bienséance… On est chez les animaux tout de même !
Mais la forme de ses crottes, des carrés, aussitôt ébruitée, va être la cause de sa déchéance, avant qu’un retournement de situation inespéré, ne l’élève à nouveau dans les plus hautes sphères…
On rencontre ensuite le wombat Archibald, un dandy tout droit venu d’Australie. Il fait pâmer la bonne société avant d’être confondu par le Grand Geai des Chaînes de télévision qui annonce au JT qu’ Archibald n’est qu’un imposteur échappé du zoo voisin. Probablement menteur et voleur comme bien des étrangers…
Bichette, le cervidé femelle, est fan de lecture au grand désespoir de ses parents et cousins qui, adorent le shopping et fréquentent sans modération la « clairière commerciale ».
Plus éduquée et perspicace que les siens, Bichette va mettre à jour le terrible trafic d’un commerçant véreux, et donner un coup de frein à la consommation effrénée de ses pairs.
On découvre ensuite Herbert le Renard, rusé comme il se doit.
Il est lanceur de modes et devient en un rien de temps la coqueluche de la société.
Mais Herbert adore ne rien faire et souffre d’être trop sollicité.
Il va utiliser les réseaux sociaux pour calmer les ardeurs des collectionneurs et retrouver le bonheur.
Enfin, il y a Bernard le sanglier. « Addict » à son portable dernier cri, Bernard passe ses journées à photographier, géolocaliser, s’exposer…
Pauvre de lui, il révèle par mégarde la cachette des glands amassés par ses ancêtres et devra reconstituer lui-même son stock complètement pillé…
Une édition soignée, un texte dense, fourmillant de jeux de mots, d’anecdotes, de rebondissements incessants.
Des dessins en noir et blanc très fournis et une gazette mondaine pleine de peps pour clore l’ouvrage.
C’est une mine ! Un vrai régal !
Un coup de cœur d’Opalivres ♥ !
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.