CONTE + CD – Dès 9 ans
De Pierre CREAC’H
Éditions Sarbacane – 29.90 €
Le narrateur de l’histoire est un jeune garçon chargé d’assurer la prise de son à l’Opéra de Paris d’une représentation exceptionnelle de Carmen à laquelle doivent assister le soir même le roi et la reine d’Espagne.
A son arrivée, Louis rencontre le fantôme de l’Opéra Carmen, une grosse dame exubérante, la Madré, qui représente à elle seule, l’oeuvre majeure de Bizet.
La Madré est catastrophée : tous les acteurs qui devaient répéter une ultime fois, avant la générale, ont pris la poudre d’escampette. Elle pense qu’ils ont sans doute été entraînés à déserter par la fantasque et libre gitane, personnage principal de l’intrigue, qui, une fois de plus, n’en fait qu’à sa tête.
Louis décide d’aider la Madré à rechercher ses personnages, son micro ultra sensible permettant de les localiser.
Nous suivons donc ces deux personnages improbables dans les coulisses de l’Opéra et découvrons dans leur sillage à la fois les personnages de Carmen avec chacun leur caractère et leur psychologie, mais aussi le thème, le sujet, l’intrigue de cet opéra.
Intégralement illustré au crayon gris, le dessin est assez évocateur… Mais pas particulièrement séduisant.
Le livre, dense, long (une centaine de pages), bien écrit, fait la part belle aux dialogues. Il laisse aussi la place à une courte documentation.
Lus par Yolande Moreau avec la fougue qu’on lui connait, les textes sont entrecoupés, accompagnés de larges extraits du répertoire (non chantés) de l’opéra. Le CD dure 45 minutes environ et est un bon moment de plaisir.
L’album, de belle facture, permet une bonne approche de l’histoire de Carmen écrite à partir de la nouvelle éponyme de Prosper Mérimée.
Rappelons que l’opéra en quatre actes créé pour la première fois à l’Opéra comique le 3 mars 1875 eut des débuts si calamiteux qu’ils conduisirent Georges Bizet, extrêmement meurtri et affecté par les critiques épouvantables, à mourir jour pour jour, trois mois après sa générale, à l’âge de 36 ans.
Cet échec est d’autant plus injuste que Carmen connut ensuite une bonne reconnaissance et est même aujourd’hui l’opéra le plus joué au monde !
Cet ouvrage est le troisième du même auteur chez le même éditeur : après le silence de l’Opéra dit par Jean Rochefort (où on faisait déjà la connaissance de Louis) et le château des pianos dit par Pierre Arditi.
Pierre Créac’h musicien, dessinateur, et amoureux des histoires nous offre un nouvel ouvrage intéressant, motivant, qui peut inciter les enfants à découvrir le genre opéra et son répertoire.
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