CONTE – Dès 9 ans **
De Fred BERNARD
illustré par François ROCA
Éditions Albin Michel – 19 €
Un nouvel album issu de ce tandem qui fonctionne si bien.
C’est, Jack, un corbeau apprivoisé qui nous raconte l’histoire de celle qui l’a recueilli, Cornélia une jeune aveugle…
Cornélia vit depuis sa naissance avec sa meilleure amie, Virginia, sa jumelle de cœur, à « l’Orphelinat du grand A… A comme Amour » où elles ont été recueillies par des sœurs. Elles ne se quittent jamais, ayant beaucoup de points communs, mais autant Virginia est douce et attentive, autant Cornélia peut être capricieuse et même violente.
La découverte d’une vieille ruine étrange, près de l’orphelinat, une ruine liée à une légende suscite leur curiosité et alimente leur esprit romanesque.
Dans cette vielle ruine de ce qui paraît être un temple, se trouve un anneau incrusté dans une stèle qui apporterait richesse et célébrité à celle dont le doigt idéal arriverait à l’en extraire… Un destin qui ne semble pas être celui de l’élue représentée sur les murs du temple mais fait rêver les adolescentes qui aiment faire le mur et s’y rendre, tentant vainement à chaque fois de saisir la bague…
Lorsque « Génius la main froide », le seul homme à franchir les portes de l’orphelinat où il joue un rôle de mentor, s’intéresse à Cornélia et lui offre un grimoire pour ses dix-sept ans, celle-ci commence à changer, perd sa joie de vivre et s’enferme dans la solitude.
Le jour, où elle parvient à mettre l’anneau et quitte l’orphelinat avec Génius, ce sera un déchirement pour Virginia restée derrière la grille…
N’ayant jamais oublié son amie, dès qu’elle a atteint l’âge de son indépendance elle part alors à sa recherche avec « Jack,le corbac »…
Un très beau conte dont la portée est accentuée par la complicité entre l’auteur et l’illustrateur, tant les illustrations et le récit s’harmonisent et se renforcent.
L’un puise sa source dans une merveilleuse imagination nourrie de contes traditionnels.
Ses lecteurs y retrouveront dans cet album un prolongement au précédent : « Anya et Tigre blanc » dont il n’avait exploité toute la richesse des héroïnes.
Ces deux albums peuvent se lire indépendamment. Son texte très limpide, à la fois intimidant et rassurant, avec parfois des accents féministes ensorcèle.
Le second s’inspire d’œuvres picturales, de tableaux de la renaissance (la visitation..), mais aussi de films comme le seigneur des anneaux ou de séries télé comme Game of thrones…
Ses illustrations faites à la peinture à l’huile semblent donner vie aux personnages et nous plongent dans un monde imaginaire.
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