CONTE – Dès 10 ans
de Jean-Jacques FDIDA
Illustré par Delphine JACQUOT
Éditions Didier jeunesse– Collection (Contes du temps d’avant Perrault) – 14,20€
C’est une fille de roi, « fine de taille et vive d’esprit » et qui possède « toutes les grâces du monde ».
Au matin de sa quinzième année, au marché, un homme bizarre et tout bancal lui jette un mauvais sort parce qu’elle refuse de l’épouser :
» avant le jour passé, d’un modeste fuseau te piqueras le doigt, sitôt en sommeil tomberas, bien malin alors qui te voudra épouser ».
La jeune fille oublie vite ces paroles et part en promenade dans les bois.
Hélas ! Sur le chemin du retour, elle arrive près d’une maisonnette où une paysanne s’active au fuseau en chantant une vieille rengaine ; la jeune fille s’approche, séduite par la douceur de la mélodie et la finesse du fil, touche le fuseau et se pique.
Une écharde de lin reste fichée dans son doigt et elle s’évanouit.
Impossible de la faire revenir à elle ; elle dort très calmement.
On la ramène au palais.
Mais personne ne peut la ranimer.
Le vent porte au loin la rumeur de « cette vive ensommeillée » et les jeunes gens, princes ou mendiants, viennent l’admirer et la supplier, mais en vain !
Petit à petit, on l’oublie et on ne vient plus la voir.
Les ronces envahissent le château et ses environs.
« Au bout de quatre ou cinq fois vingt ans », un fils de roi s’approche de la forêt mystérieuse car il a entendu dire qu’au cœur de cette broussaille se trouve une fleur à nulle autre pareille qu’on l’appelle « la belle au bois dormant ».
Réussira-t-il à la trouver et à la ramener à la vie ?
Voici un superbe conte plein de rebondissements, assez cruel et proche de la vraie vie pour certains événements, même si le merveilleux est bien là.
De très jolies illustrations surréalistes et inattendues accompagnent le texte.
Une postface fort bien documentée remonte à la première version de ce conte écrit par un poète anonyme du Nord de la France, entre 1314 et 1323, suivies d’autres qui viennent de tout le territoire français mais aussi d’Italie, de Catalogne et même d’Irlande ou d’Arménie.
Tous ces textes ont servi d’inspiration à Charles Perrault pour l’écriture de sa propre version, adaptée à la langue de son temps « où la raison commence à prendre une place prépondérante ».
Ici, au contraire, l’auteur « réanime le motif de la belle endormie aimée en sa torpeur », que l’on trouvait à l’origine, ce qui donne beaucoup de charme et de fantaisie à ce conte.
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