CONTES – Dès 10 ans (Pépite d’Opalives)
de SAADI,
illustrations de Reza DALVAND
Éditions Courtes et longues – 22€
« Chaque pays a ses textes fondateurs… Ces monuments de la littérature mondiale ont façonné notre monde indépendamment de leur civilisation d’origine. Parmi eux, il y a Gulistan, le jardin des roses » nous dit Jean Poderos qui a adapté avec Chloé Fougerouse cette œuvre persane du XIIIème siècle et nous en propose quelques textes choisis.
Dans ce langage du conte imagé, poétique, universel, Saadi touche petits et grands et frappe par son humour, sa sagesse, sa modernité et sa concision.
Ce sont en effet des textes très courts et d’une grande finesse d’observation qui racontent les relations entre les grands et les petits de ce monde, nous parlent des « vertus de l’expérience », des «avantages de la modération», de la liberté, d’amitié, d’éducation, de justice …
Ils nous font réfléchir, sourire, ainsi l’histoire de cet homme qui a mal aux yeux et se rend chez le vétérinaire pour se faire soigner, puis chez le juge lui demandant de condamner le vétérinaire qui l’a rendu aveugle avec ses remèdes. Il y reçoit le plus pertinent des jugements…
Chacun de ces contes se termine par une phrase pleine de philosophie, telle la morale de nos contes traditionnels, mise en valeur ici par une police et une couleur d’écriture, différentes.
La mise en page est somptueuse et raffinée.
Les illustrations de Reza Dalvand plongent les lecteurs dans cette atmosphère dépaysante et onirique de la Perse du Moyen Âge.
Le texte est mis en valeur de façon très originale : Il est découpé en tronçons de mots encadrés, parfois sur fonds alternativement clairs ou foncés qui rappellent les miniatures persanes avec volutes, motifs floraux de diverses couleurs.
Les personnages sont stylisés dans un décor riche et souvent d’une extrême finesse, alliant luxe et sobriété, tradition et modernité.
C’est très réussi !
Une fabuleuse rencontre avec une grande civilisation et un poète humaniste, l’un des plus célèbres de la littérature persane dont l’un des poèmes traduit en anglais figure à l’entrée du siège de l’O.N.U. à New York :
« Les enfants d’Adam font partie d’un corps
Ils sont créés tous d’une même essence
Si une peine arrive à un membre du corps
Les autres aussi, perdent leur aisance”
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