BANDE DESSINÉE – à partir de 10 ans
de Jean-Claude SERVAIS
Éditions Dupuis – 15.50 €
Bruxelles 2005… Benoît Renson, photo-reporter spécialiste des conflits du monde arabe et adversaire acharné de l’intégrisme musulman comme de l’impérialisme israélien triomphe à Bruxelles avec son exposition « Les enfants de la guerre ».
C’est un professionnel respecté qui témoigne sur tous les conflits du monde arabe, lui qui fut otage pendant 403 jours en Palestine.
L’impact médiatique de l’événement va remettre sur sa route les boucles blondes de Mady.
Ces deux- là ont eu, 40 ans plus tôt, des complicités voire des sentiments dans ce Bouillon où l’on élève les enfants dans le culte de Godefroid.
Ici, « la guerre des boutons » locale se joue règle plate au poing et le cartable en bouclier entre les pro Albert de Namur et les pro Godefroid de Bouillon.
Ce bonheur tumultueux a été stoppé net avec le départ de Benoît après la représentation théâtrale au cours de laquelle le curé et l’instituteur ont eu la malencontreuse idée de mettre en scène le fabuleux destin du héros local.
On devine que le jeu de rôle à mal tourné et a surtout révélé que Benoît avec son teint halé et ses cheveux noirs frisés jouerait le rôle de l’infidèle, lui, à qui on ne connaissait pas de père et dont la grand-mère cachait son origine musulmane…
Dans le même temps, la force du dessin, la richesse de la documentation et les habiletés du récit nous font vivre le mythe Godefroid en parallèle avec les grandeurs et les misères du personnage.
Diplomate habile, investi dans les affaires de l’Europe (on disait alors l’Occident chrétien) et doublé d’un redoutable guerrier, tourmenté par le carnage qui suivit la prise de Rome, c’est pour sauver son âme, massacrer l’impie mais aussi pour conquérir la gloire et le fortune qu’il prend la tête de la première croisade.
1000 ans plus tard, les croisades et les croisés d’hier et d’aujourd’hui font toujours question.
Celle de Benoît comme celle de Godefroid…
Mais Benoît et Mady se sont retrouvés…et logent au même étage de l’Hôtel Sheraton.
Une vraie dramaturgie s’est mise en place…
Mais on ne saura rien de plus, c’est la fin du premier tome…une vraie frustration !
Voilà un excellent ouvrage qui vaut pour la qualité du dessin, la rigueur historique et la qualité du scénario et que nous recommandons pour les élèves du collège voire ceux du cours moyen.
Nos lecteurs boulonnais se doivent de savoir que Godefroid était fils d’Eustache « as grenons», Comte de Boulogne qui à défaut de conquérir Jérusalem contribua grandement à la conquête de l’Angleterre.
Quelle famille !
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