ALBUM – Dès 7 ans **
de Frédéric MARAIS
Editions Hongfei – 16,50 €
Frédéric Marais nous livre ici une très jolie histoire de transmission.
Il raconte comment un vieil indien propose un jour à un petit mendiant de lui offrir un trésor.
Les quelques pièces de bois qu’il met dans la main du garçon provoquent d’abord une grosse déception… Jusqu’à ce que le vieil homme fasse bouger ces pièces sur un échiquier, racontant pour chaque figurine une histoire.
Quand le vieux conteur s’éclipse, le petit mendiant totalement pris au jeu, captivé, s’entraîne sans relâche, jusqu’à devenir un excellent joueur d’échecs.
Sa réputation parvient aux oreilles d’un maharadjah, qui l’engage. Il participe alors à de nombreux tournois qui le sacrent champion, avant de rentrer au pays et de passer à son tour le flambeau à une petite fille dans la rue.
Cette histoire l’auteur l’a romancée à partir de la vie de Mir Malik Sultan Khan (1905-1966), un indien analphabète champion d’échecs.
Frédéric Marais dédie son album à Véra Braun Langyel, une vieille dame rencontrée un peu par hasard quand il était enfant, dont il est par la suite devenu l’élève et qui a su lui insuffler l’amour de la peinture.
Cet album montre donc doublement, comment une rencontre, même fortuite, peut provoquer l’émergence d’une passion et qui sait, faire basculer un destin.
Un texte très court, une illustration réalisée à l’ordinateur en 3 couleurs (bleu orange noir), la magie d’une histoire bien racontée, tout nous emmène à la découverte d’un destin fabuleux, nous livrant aussi un très beau témoignage de transmission..
Ci dessous un extrait d’une interview de l’auteur…lors de la sortie d’un autre album en 2015.
Dans beaucoup d’albums, vos illustrations sont sobres. Comment l’expliquez-vous ?
En effet, je me limite souvent à deux ou trois couleurs. Mes années passées à côté de l’artiste Vera Braun (1902-1997) ont sans doute une importance ici. Il y avait chez elle une économie du trait et de la ligne qui m’a fortement marqué. S’il s’agissait de peindre un champ, elle me disait : « on ne va pas peindre tous les bouts d’herbe, il suffit de bien en placer deux ou trois. »
Que vous a-t-elle appris d’autre ?
Tout, depuis les préparations à l’atelier jusqu’aux différentes techniques : fusain, peinture à l’huile, etc. Il y avait des tableaux de grands peintres un peu partout dans son atelier. Je pouvais les approcher, les toucher. Une sensation que je n’ai pas pu retrouver ailleurs, en particulier dans les musées. Elle m’a appris à mélanger les couleurs, à choisir les papiers, à créer de l’émotion.
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