La luciole et le hibou

Le souhait des éditions Elitchka est de faire connaître des contes d’auteurs bulgares, ici, Anguel Karaliitchev dont les œuvres sont très connues dans son pays.

Tandis que le soir est tombé, que le troupeau est rentré à l’abri dans l’étable, que le grand-père Zlatan s’est endormi dans la bergerie, une luciole rallume sa lumière éteinte et s’inquiète de voir l’âne les oreilles aux aguets…
Lui qui écoute les bruits du monde a perçu l’appel au secours d’un voyageur perdu dans la forêt. …

Lui qui connaît les dangers qui le guettent, les loups, les ours mangeurs d’hommes invite la luciole à partir à son secours et à guider ses pas sur le chemin de la vallée…

Mais dans la nuit sombre, la lumière de la petite luciole ne passe pas inaperçue au hibou, « l’oiseau des ténèbres » qui l’accuse d’avoir « piétiné la loi des ténèbres nocturnes »…

L’âne qui écoute les bruits du monde, entend le cri de la luciole et se met à braire réveillant hommes et bêtes endormis, toute une armée hétéroclite qu’il entraîne à sa suite pour lui porter secours…

Un joli conte aux accents poétiques qui parle du triomphe de la lumière sur les forces obscures, triomphe qui n’est pas dû à des héros extraordinaires, mais à une association de
personnages (grands-mères, enfant, petits gars, matous, coqs, crabes…) qui trouvent leur force en agissant ensemble.
La surprise vient aussi de ce personnage central qu’est l’âne qui joue ici un rôle de meneur, de celui qui protège, qui transmet, un rôle de sage qui n’est pas habituellement le sien dans
notre folklore traditionnel. Les couleurs chaudes des illustrations nous plongent dans cette atmosphère sombre et inquiétante de la forêt.