Blanche Neige

« Il était une fois un magnifique royaume. Les flocons balayés par le vent y voletaient gracieusement.»

La première page de l’album où l’on découvre le château apparaissant mystérieusement sous son voile de neige nous plonge immédiatement dans l’atmosphère du conte  « froide et feutrée ».
Seule petite touche de chaleur, trois fenêtres éclairées où l’on devine la reine à son ouvrage.
Bientôt elle se piquera le doigt et la goutte de sang lui rappellera son désir le plus cher : « Si je pouvais avoir un enfant, blanc comme la neige, rouge comme le sang et noir comme l’ébène… »
Son vœu se réalisera mais la naissance de Blanche Neige sera suivie par la mort de la reine, l’arrivée de la marâtre et de son  miroir magique…

Tout le monde connaît ce conte traditionnel qui a souvent donné lieu à des adaptations plus ou moins édulcorées dont la plus connue est celle de Disney.
Ce n’est pas le cas de l’adaptation de Lylian. On retrouve la version d’origine récoltée par les frères Grimm plus sombre avec une fin plus violente.

L’écriture est ciselée. Elle  donne à l’ensemble une qualité littéraire incontestable.
Le découpage du texte avec les vignettes est particulièrement réussi, offrant des pauses, du souffle, une montée en puissance en se combinant avec le dessin.
Là aussi bravo à Nathalie Vessilier et Rozenn Grosjean qui ont su traduire par leurs dessins et la couleur l’atmosphère du conte et les sentiments exacerbés de certains, la douceur, la joie de vivre de Blanche Neige, le merveilleux et la magie du conte.