ALBUM – Dès 6 ans *
d’ Olivier TALLEC
Editions Pastel- L’école des loisirs – 15 €
Le roi de l’histoire est un collectionneur compulsif. Comme il ne manque ni d’idées, ni de moyens, il a tout, vraiment tout ! Mais, il lui faut encore plus.
Quelle chose ajouter à sa collection ? Le Rien.
Oui, c’est ça. Il lui faut le Rien.
Mais Rien, où le dénicher ?
Ce roi à la quête insatiable et sans limite de possession, est toujours morose, frustré, éternellement insatisfait.
Olivier Tallec se régale à lister le fatras de choses aussi inutiles que dérisoires qui composent ses collections, sans lui apporter l’assouvissement ni le bonheur.
Son nouveau dada : la recherche du Rien, va lui donner du fil à retordre.
De l’espace proche (la bibliothèque, son palais) où il entame ses recherches à l’espace plus éloigné (le désert, l’exploration de la lune), de l’infiniment petit (grossi au microscope) au monde immatériel (des pensées, du rêve) – tout seul ou avec l’aide de ses sujets, la traque du rien, tourne à l’obsession pour le roi. Qui fait chou blanc.
Joli exercice philosophique que d’essayer de définir ce qu’est le Rien. Rendu extraordinairement précieux par son côté insaisissable, celui-ci invite le roi à se dépouiller de tout ce qu’il possède pour lui faire une place digne de choix sur ses étagères, au cas où il parviendrait enfin à le dénicher.
Les illustrations d’Olivier Tallec sont très visuelles. Ses couleurs vives, ici les rouges, occupent une place de choix. Les attitudes de ses personnages, leurs mimiques, sont éloquentes. Le contraste avec la dernière page montrant le roi minuscule, sans couronne, nu, perdu dans une double feuille blanche est saisissant.
Faire prendre conscience que le bonheur n’est pas lié à l’abondance des biens matériels, est intéressant à notre époque de surconsommation, mais on a un peu mauvaise conscience d’abandonner le personnage de l’histoire en si mauvaise posture, seul, décidé à se détourner du tout matériel, mais encore tellement éloigné de l’idée que le bonheur provient de valeurs bien plus humanistes…
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