ALBUM – Dès 6 ans**
de PEF
mis en couleur par Geneviève FERRIER
Editions Rue du monde – Collection (Pas comme les autres) -17 €
Le narrateur de l’histoire est un vieux clown qui, dans sa roulotte, comme tous les soirs, plonge dans la lecture de son livre préféré : « le cirque noir ».
« Venez nombreux, devenez malheureux ! » C’est le drôle de message que délivrent les hauts-parleurs des véhicules de ce cirque très particulier.
Des tas de visiteurs intrigués se pressent pour l’unique représentation. La musique qui les y accueille est lugubre, comme Monsieur Loyal. Tous les numéros se soldent par un couac : une chute, un accident, un drame !
C’est alors qu’entre en scène un jongleur très malchanceux… Mais est-ce bien un jongleur ?
Le clown referme son livre. Il se souvient… Il était dans le public du cirque noir. Les drames ont provoqué sa vocation d’amuseur. Une vocation qui a donné tout son sens à sa vie.
Désormais très âgé, il va bientôt tirer sa révérence. Il est fier d’avoir, pendant des années, contribué à illuminer le visage de son public, dans un monde triste et déprimant.
Faut-il y voir un parallèle avec l’auteur de cette histoire, le PEF de 81 ans aujourd’hui qui, tout au long de ces nombreuses années, a offert lui aussi aux enfants des couleurs, du sourire grâce aux quelques cent cinquante livres, souvent humoristiques, qu’il a écrits et illustrés (mis en couleur par sa femme Geneviève Ferrier).
Cet album reprend le thème d’un spectacle présenté au festival d’Avignon en 2015, qui tourne encore aujourd’hui.
Imaginé et écrit par le papa du « prince de Motordu » sous le nom de « Dark circus » ce conte en images animées et en musique mêle marionnettes, théâtre d’ombres, et interventions picturales en direct.
Revenons à nos « boutons » : le livre. Ses illustrations offrent quelques clins d’oeil à ses propres personnages mais on croise aussi Tati, Chaplin, les personnages de Ungerer. Tous ont en commun d’être de célèbres « enchanteurs d’enfants ».
Laissons le mot de la fin à Pef qui parle ainsi de son livre dans une interview:
« C’est un cirque où tout va mal. Tout est noir, la couleur arrive à la fin. En faisant les dessins, j’ai réalisé la coïncidence, que ça s’adaptait à la situation du Covid, ce monde noir et à un moment donné, la couleur va réapparaître. A chaque fois que quelqu’un touche le nez rouge, il reprend des couleurs.
Grâce à un petit nez rouge, comme une molécule, qui va symboliser un traitement. Le public est la planète, cette planète qui ne tourne pas rond et qui est dans le noir en ce moment parce qu’il n’y a pas d’avenir, pas de lumière, pas de couleur. Il faut que l’on arrive à redonner des couleurs au monde. » Un beau projet…
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