ALBUM – Dès 6 ans
De Laura FERRACIOLI – illustré par Alice COPPINI
Éditions Balivernes – 14€
C’est l’histoire d’un écrivain. Un jeune homme passionné, qui écrit, écrit et ne sort que pour acheter à manger.
Lors d’un de ses passages au supermarché, il entre en collision avec une dame dans l’allée des pâtes et des sauces prêtes à l’emploi. Malheureusement pour l’écrivain, il s’agit d’une sorcière ! « Sans lui laisser le temps de l’aider à se relever, elle lance un sortilège terrible au jeune homme ». Désormais, il perdra toujours la dernière page de chaque histoire qu’il écrira.
Plus loin dans l’album, on s’aperçoit qu’il s’agit de pages en papier, alors que la première illustration montre l’écrivain en train de travailler sur un ordinateur. Il y a donc une légère incohérence que les jeunes lecteurs, bien au fait du monde informatique ne manqueront pas de relever… Suit l’énumération des déboires du jeune homme et de la disparition des dernières feuilles : le chien les mange, elles s’envolent par la fenêtre, etc etc. L’écrivain engage même un détective privé. Rien n’y fait. « Et comme personne ne s’intéresse aux histoires sans fin, il s’enfonce vite dans la pauvreté. » Il plie bagage et part avec son sac à dos « à la recherche de la fortune ».
C’est la seconde partie de l’histoire, celle où le jeune homme va apprendre mille métiers pour survivre, celle où il va rencontrer beaucoup d’amis, et retrouver, éparpillées dans le monde, ses dernières pages de livres. C’est aussi dans cette seconde partie qu’il rencontre l’amour. De retour au pays, il décide de se marier et de fonder une famille. Il ne lui manque que sa dernière dernière page, mais cela lui importe peu désormais : il a changé ses priorités ! Le jour du mariage, une fée apparaît et lui rend l’ultime page en expliquant qu’elle avait lancé le sortilège parce que le jeune homme avait « besoin de mouvement et d’oxygène ».
L’histoire se termine sur une note optimiste : les livres de l’écrivain ont beaucoup de succès, mais le jeune homme continue à voyager pour retrouver ses amis lointains, s’en faire de nouveaux et apprendre apprendre apprendre… »
Cet album a tout d’un conte randonnée, avec une seconde partie qui reprend les éléments de la première en sens inverse, en opposition (solitude/rencontres nombreuses, travail intellectuel/métiers manuels ancrés dans la vie, rencontre d’une sorcière/rencontre d’une fée, obsession de l’écriture, mise à distance de l’écriture).
Il s’agit d’une réflexion sur l’ouverture au monde, sur la nécessité de vivre des choses pour pouvoir les raconter et en faire des livres. C’est presque un message pour les écrivains ! Les enfants quant à eux, retiendront qu’il vaut mieux courir le monde que de rester enfermés. On peut considérer que ce conte montre un chemin philosophique possible de la vie.
Les illustrations sont joyeuses, colorées, enlevées, dynamiques. Elles complètent le texte, racontent des choses qui ne sont pas écrites, ce qui plaît toujours aux enfants ! Quelques mots sont imprimés dans des polices plus larges et/ou différentes et attirent ainsi l’attention sur les essentiels du texte (exemple : « succès » et « apprendre apprendre » sur la dernière page). Le texte est un peu chargé pour de très jeunes lecteurs, et le thème un peu loin de leurs préoccupations. Mais il pourra intéresser les enfants à partir de 6 ans.
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