ALBUM – Dès 5 ans **
de Sydney SMITH
traduit de l’américain par Rosalind ELLAND-GOLDSMITH
Editions Kaléidoscope – 13 €
Perdu dans la ville est un album riche, intéressant des points de vue narratif, visuel, et affectif.
On suit un enfant seul, chaudement emmitouflé dans une grande ville enneigée. Cet enfant se déplace en tram puis à pied, scrutant les environs. Visiblement à la recherche de quelque chose, de quelqu’un. Puis on l’entend prodiguer en pensée des conseils à un ami dont on comprend peu à peu qu’il s’est perdu, des conseils destinés à rassurer, aider, encourager.
L’identité de l’égaré se dévoile progressivement, et, quand l’enfant appose une affiche sur un arbre, mais il faut attendre pour cela les 3/4 du livre, on aura enfin la confirmation de ce qu’on avait deviné.
L’album est magnifiquement illustré.
Une mise en page très riche, multipliant les procédés (séquences de BD, dessins pleines pages, multiples vignettes illustrant de petits détails). Certaines pages sont exemptes de tout texte, et on a parfois l’impression de voir un film se dérouler sous nos yeux. Des couleurs sombres, des dégradés de gris, quelques taches de couleur.
Des vues intimistes à hauteur d’enfant, d’autres écrasantes en contre-plongée sur les immeubles, la circulation d’une grande agglomération.
Du jour, de la nuit, du brouillard, de la neige.
Beaucoup d’encadrés noirs.
Des ambiances qui soufflent tour à tour le froid et le chaud !
Du point de vue affectif, l’album traduit bien l’inquiétude de l’enfant, qui a perdu son animal de compagnie.
Mais avec une petit musique confiante malgré une recherche sans résultat.
Pour adoucir le tableau, on apprécie de voir la maman de l’enfant dans les dernières pages.
Elle aussi cherche l’animal et, quand elle étreint son enfant, cela fait chaud au coeur.
La dernière page délivre quelques indices optimistes.
A Opalivres on avait déjà beaucoup apprécié le talent d’illustrateur de Sydney Smith, en particulier dans « les fleurs de la ville » de Jon Arno Lawson et plus récemment dans l’album auquel nous avons attribué un coup de coeur « D’ici je vois la mer » de Joanne Schwartz.
Perdu dans la ville dont il est, cette fois l’auteur et l’illustrateur, est un trésor de sensibilité, et une jolie réussite.
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