The hate u give – La haine qu’on donne

ROMAN – Dès 15 ans **
d’ Angie THOMAS
traduit de l’anglais par Nathalie BRU
Éditions Nathan – 17.95 €

Un roman percutant qui nous emmène brutalement dans le monde sans pitié de la jeunesse afro-américaine, un monde de gangs, de drogue, de violence et de mort.
Starr est une jeune adolescente noire de 16 ans qui vit entre 2 univers : la journée, elle se rend avec ses frères à l’école dans un quartier chic où ils sont pratiquement les seuls élèves de couleur. Le soir, elle rejoint son quartier où l’insécurité est permanente et les descentes de police fréquentes. Son père tente de maintenir l’épicerie familiale dans les meilleures conditions sans céder aux pressions extérieures : car ici n’existe qu’une seule loi, celle des gangs.
Mais, le jour où Starr est témoin du meurtre de son ami noir Khalil par un policier blanc, ce mince équilibre bascule. La jeune fille est traumatisée et ne croit plus en rien surtout pas en la police. Elle commence à subir des pressions judiciaires et médiatiques car son témoignage gêne beaucoup. Il lui faut faire son chemin, assimiler ses sentiments contradictoires qui la perturbent tels que la peur, le choc du traumatisme, l’envie de se taire pour qu’on les laisse tranquilles elle et sa famille. Mais bientôt, elle grandit, elle mûrit et lui vient une soif de justice.
Aidée par ses parents et par l’association « Juste la justice », elle va jusqu’au bout et témoigne contre le policier en expliquant tous les détails de l’agression. Le quartier s’embrase mais le monde bouge ; les gens, par l’intermédiaire des médias, peuvent constater la vie de la jeunesse afro américaine, cette jeunesse que l’on cache dans des ghettos.

Ce livre ressemble à un plaidoyer pour les jeunes noirs américains. Angie Thomas se réfère au mouvement « Black Lives Matter » qui veut dire « les vies des noirs comptent ». C’est un mouvement militant qui se mobilise contre la violence ainsi que le racisme envers les noirs.
Nous plongeons dans ce monde chaotique par l’écriture scandée, très rythmée et par moment très crue et directe de l’auteure. Certains passages plus doux comme les moments préservés et privilégiés avec la famille de Starr ou son petit ami Chris (jeune homme blanc !) permettent de souffler un peu dans cette histoire dominée par la violence et les tensions. Un livre qui fait réfléchir !