DOCUMENTAIRE – Dès 15 ans et plus *
écrit par Alexandre GALAND
illustré par Delphine JACQUOT
Editions Seuil jeunesse – 20,90 €
Sauvage… un mot très ambivalent pour la plupart d’entre nous. Nous lui associons un un côté positif ou négatif selon le contexte. C’est cette ambivalence qui est ici abordée de manière très complète à travers un prisme historique, sociétal, environnemental et philosophique.
Pendant longtemps c’est le côté négatif, démoniaque du mot qui l’a emporté illustré par les légendes mythiques de Gilgamesh, Nabuchodonosor et d’autres toujours représentés comme des êtres velus donc proches des animaux.
Au moyen âge l’opposition entre sauvage et civilisé est magnifiée dans des récits comme ceux de Merlin l’enchanteur ou l’histoire de la Belle et la Bête, la Belle libérant la Bête de son caractère Sauvage par le seul pouvoir de l’amour.
Plus proche de nous, le siècle des lumières apportera un nouveau regard sur le « sauvage ». Rousseau lui associe un mode de vie proche de la nature donc idyllique.
Les évolutionnistes comme Linné établissent une classification des êtres vivants dont l’homme est la partie la plus aboutie. Cela conduit à considérer comme inférieures certaines populations dites « sauvages » et à justifier les colonisations, esclavages ou exhibitions.
La nature dite « sauvage » a fait l’objet de nombreuses expéditions, études souvent pour la dominer ou l’exploiter.
On assiste de nos jours à un mouvement inverse prônant un retour à la nature voire un « réensauvagement » comme la réintroduction d’animaux éradiqués des territoires occidentaux comme le loup ou l’ours ou les tentatives de recréer des forêts primaires.
L’ambivalence subsiste malgré tout avec le retour des mascarades des sauvages et l’utilisation du mot dans des problèmes sociétaux pour les disqualifier.
Un ouvrage à l’érudition impressionnante agrémenté d’une illustration diversifiée qui demande de la maturité pour être apprécié à sa juste valeur.
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