ROMAN – Dès 15 ans **
de Anne-Laure BONDOUX
Editions Gallimard jeunesse – 19,50€
Premier d’une lignée que nous allons suivre pendant plusieurs générations, Cytise est le père d’Anzême et de Marty, ses deux fils.
Anzême celui qu’il préfère va partir « faire la guerre » dans les tranchées tandis que Marty, le bon à rien, reste à la ferme dans ce petit village où l’on parle peu, taisant les émotions et les sentiments que l’histoire, la grande et celle de la famille, agite.
Quand Anzême revient, diminué par un bras blessé au combat, Marty n’est plus là…
Anzême qui a trouvé du travail comme électricien à Paris, délaisse souvent son épouse et son fils Charme pour le zinc et l’oubli dans l’alcool de son handicap.
La colère contre son père grandit et Charme ne fera rien pour le sauver…
Revenu au village avec Aloes, il retrouve Mona avec qui il avait partagé les bancs à la petite école.
Mona, mariée à un breton et mère d’une petite-fille est elle aussi revenue au village.
Tous deux oublient que la guerre, la deuxième du siècle, va les atteindre là aussi.
Pour Aloés, après la guerre d’Algérie, ce sera un autre combat : pour taire la sensibilité qui est la sienne et l’amour qu’il a pour Daniel, il épouse la fille du boucher dont il aura une fille…
Olivier arrive ensuite qui rejoindra son père et Carl à Paris… La famille d’Ariane, compagne d’école, montée du village à Paris par la promotion du père, l’accueille avec chaleur.
Une nouvelle étape se joue quand, mobilisé par Carl atteint du Sida, Olivier casse un avenir prometteur.
Ses retrouvailles avec Ariane maintenant mariée avec leur ami commun Terence se solde par un drame…
Cette saga familiale racontée à Saule, hantée par Marty et sa fin, s’étale sur tout le XXème siècle et jusqu’à aujourd’hui.
Le récit familial où tous les hommes, ou presque, sont connus sous le prénom ou le surnom d’un arbre est entrecoupé par l’auteur de rappels historiques, montrant ainsi les liens entre l’histoire des personnages et le contexte dans lequel ils évoluent.
Le non-dit, les transgressions, la mort d’une génération à l’autre se retrouvent.
Cet ouvrage reprend sous forme d’un roman le thème évoqué dans nombre de livres d’ Ancelin-Schutzenberger sur les liens transgénérationnels.
C’est très fort !
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