ROMAN – Dès 15 ans
de Fabrice COLIN
Éditions Talents Hauts – 15€
La bonne aventure oscille entre le réel et l’irréel à chaque page et met en scène une jeune fille, Ombline, orpheline depuis peu et sans aucune famille.
Son univers se réduit à son lieu de travail (la bibliothèque royale, à Paris) et à son appartement, plein de souvenirs familiaux.
Elle n’a qu’une amie, sa collègue de travail Angèle, envahissante mais bonne copine.
Elle refuse les avances d’un autre des employés de la bibliothèque, Marc-André, trop superficiel à son goût.
Elle reporte toute son affection sur deux perruches qu’elle choie au-delà de la normale.
A part ces quelques détails, la vie d’Ombline est désespérément vide et la jeune fille est en proie à une dépression sans que cela ne soit jamais dit.
Un soir dans un sursaut d’espoir, elle entre dans la roulotte d’une diseuse de bonne aventure, peu amène, très sibylline bien entendu, mais assez brutale dans ses déclarations.
Et c’est à partir de cet événement que la vie d’Ombline va être bousculée, presque malmenée : ses perruches s’envolent, elle rencontre son jeune voisin, Pierre, qui les a retrouvées, et une série de personnages entrent dans sa vie. Ils sont soit très inquiétants (M. Fitzpatrick, mi-homme, mi-crocodile), soit surprenants (Egypte, malade), soit mystérieux (Ariel, un garçonnet philosophe au prénom angélique), soit bienveillants (Lydia, une sorte de bonne fée). Tous aiguillent lentement Ombline vers un avenir un peu moins sombre.
Sans oublier Pierre, le voisin somnambule dont elle tombe amoureuse…en se refusant à l’admettre et d’en parler au jeune homme. L’un et l’autre ont peur du bonheur et de l’amour : voilà leur point commun !
Heureusement, les personnages plus ou moins fantastiques qui veillent, permettront aux jeunes gens de s épanouir enfin, dans un Paris irréel à tendance steam-punk où la place Napoléon IV, le pont des Poètes et la cour du château du Louvre sont traversés par des taxis à vapeur…
La couverture, qui semble illisible et chargée quand on la découvre, contient en fait tous les symboles du roman et on y revient avec plaisir pendant la lecture.
Le style de Fabrice Colin est elliptique: bien souvent, ses phrases ne se terminent pas par un point…et renvoient à la suite (une phrase de dialogue, ou un nouveau paragraphe), faisant des mots qui précèdent un cliffhanger cinématographique créant ainsi une attente impatiente.
D’ailleurs, ce roman ferait une œuvre magnifique à l’écran !
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