ROMAN – Dès 15 ans **
d’ Emmanuelle Rey
Editions Didier Jeunesse – 14,20€
Judith est une lycéenne de 16 ans qui, avec son amie Elise fait partie d’un club de natation à Marseille.
Si son frère plus âgé l’agace et la bouscule beaucoup, ses parents sont présents et attentifs. Quand, dans une boite, elle rencontre Colin, un peintre de 32 ans qui vit à Paris, pour elle, c’est, comme dans ses rêves, le début d’une histoire d’amour… Une relation sexuelle dès la deuxième rencontre est suivie d’un long silence de Colin. C’est elle qui reprend contact via l’adresse mail qu’il lui a donnée. Après un échange de mails, il lui demande d’aller à Paris le rejoindre. Devant son insistance boudeuse, en prétextant une sortie avec Elise, elle accepte… pour se retrouver non chez lui mais à l’hôtel. Elle se retrouve seule le lendemain quand elle apprend qu’il part reprendre son fils de 5 ans chez son ex.
Malgré les conseils d’Elise, elle poursuit cette relation inégale soumise aux desiderata de Colin. Lors d’une rencontre à un tournoi de natation, Elise présente Colin à ses parents qui s’étonnent beaucoup de cette relation mais ils respectent le choix de leur fille qui leur cache nombre de choses. Parmi elles, les règles que Colin a mises en place…Toute transgression entrainant de la part de celui-ci nombre de réflexions. Si finalement elle met fin à cette relation, celle qu’elle commence avec Cédric ne parvient pas à lui faire oublier Colin qui revient …
Le monde d’Elise se résume bientôt à cette relation qui se dégrade peu à peu, Colin perd peu à peu sa superbe pour entrer dans la violence verbale…
Un livre sur l’emprise qui montre bien les mécanismes s’instaurant dans une relation toxique de ce type. L’auteur donne aussi à voir la difficulté de l’entourage à ouvrir les yeux de la victime. Peu à peu, la raison, la réflexion disparaissent pour une acceptation des règles de l’autre qui, alors que de l’extérieur elles semblent absurdes, deviennent, pour la victime, acceptables, acceptées et même valorisées.
Une écriture directe, des chapitres courts, un récit de 100 pages, donnent une force certaine à ce livre qui est à même d’alimenter une certaine réflexion.
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