BANDE DESSINEE – MANGA – Dès 15 ans *
de Team BANMIKAS -Studio ARTWORKS
Editions Soleil – 7,99€
Dans une salle de classe, quatre étudiants discutent et se disent que si la science continue de progresser, l’homme sera plus proche de Dieu que de l’être humain. L’homme sera capable de tout faire grâce à la science.
Une professeure de géologie intervient et commence à philosopher sur la notion de connaissance et en arrive à présenter Kant et son idée de « la chose en soi et du phénomène ». Elle aborde ensuite les catégories et définit la sensibilité, l’entendement et la raison. L’espace et le temps finissent par être abordés pour définir la métaphysique et étudier « la chose en soi ».
Retraçant la vie de Kant, elle fait le lien avec la notion de morale pour arriver à la nouvelle métaphysique. Kant établit : l’existence de l’âme, l’existence de dieu et la liberté mettant ainsi en place la « finalité de la nature » soit l’inconditionné de la nature. Les limites de la science deviennent celles de notre propre cognition. Elles sont limitées au périmètre de « l’être humain ». Les étudiants repartent ayant compris le sens de la « philosophie critique »de Kant.
La première partie de ce manga est très explicite. La répétition des concepts permet de se les approprier. Partant de l’a priori et de l’a posteriori, on comprend comment Kant trouve une parade au dogme de l’empirisme développé par l’anglais David Hume. Le développement thèse et anti thèse est clair et les disciples de Socrate s’y retrouveraient bien tout comme les deux garçons du manga. On peut pourtant regretter la place succincte laissée aux filles qui sans trop de conviction demandent à ce qu’on leur répète les concepts qui leur ont échappé, ayant été évoqués durant leur absence. La finitude n’étant pas un terme utilisé par Kant, il trouve difficilement sa place ici. Nous regrettons l’appellation de révolution copernicienne donnée à la révolution initiée par Kant, cela revient à dévaluer ces deux révolutions. Soit il y a changement de point de vue dans les deux cas mais l’un concerne le sujet chez Kant l’autre les planètes chez Copernic .Il s’est bien agit de deux révolutions, l’une Kantienne, l’autre Copernicienne. La deuxième partie annonce beaucoup de concepts en même temps, ne laissant pas le lecteur digérer le texte.
Ce manga a toutefois le mérite d’extraire les définitions principales de la théorie de Kant. Un deuxième volume aurait été bénéfique en laissant plus de place à la compréhension tout en respectant le discours d’ensemble de Kant : « Sa conception est un ensemble en soi »*(J.Tissot). Et pour comprendre le rapport d’une partie de ses écrits avec le tout.
Cela reste une excellente idée d’aborder la philosophie de Kant par le biais d’un manga.
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