ROMAN – Dès15 ans
de Guillaume GUERAUD
Editions le Rouergue – Collection (doado noir) – 9,50€
« Je torchais les exercices de géométrie dans la cuisine quand la rafale de coups a fait vibrer le loquet … Qui se permet de cogner comme ça alors que la sonnette fonctionne ? »
Ce sont deux flics qui frappent ainsi à la porte du domicile de Marco Fontan, un adolescent de quatorze ans, qui aime « déconner » avec ses potes au collège…
Et ces coups à la porte vont changer radicalement sa vie…
Les deux policiers sont là pour lui annoncer la mort de sa mère, Madame Fontan.
Dans la tête de Marco, les mots ont du mal à se frayer un chemin.
L’incrédulité succède à l’ébahissement et, par-dessus tout, surnage l’impression qu’il y a quelque chose de bizarre dans l’annonce de la nouvelle…
Quand sa mère rentre du travail, Marco s’effondre en sanglots et comprend enfin ce qui clochait dans l’intervention de la police : ses parents ne sont pas mariés et donc, sa mère ne s’appelle pas Madame Fontan….
Alors sa mère lui explique le mariage blanc contracté par son père avec une roumaine, contre une forte somme d’argent, bien utile à l’époque – il y a dix ans- pour éponger un peu leurs dettes…
Cette révélation assomme Marco qui n’a de cesse de demander des précisions à ses parents.
Ce qui le surprend encore plus, c’est l’indifférence de ses parents et de sa sœur devant la mort de cette roumaine.
Pour son père, c’est juste la corvée de devoir reconnaître le corps, de devoir payer l’enterrement…alors qu’il avait fait « une bonne affaire » en l’épousant.
Marco décide alors de partir sur les traces de cette inconnue, Anka, qui s’est un jour mariée à son père…
Il ira jusqu’au bout de cette enquête, jusqu’à se perdre pour venger cette inconnue…
Un superbe roman noir, à l’écriture coup de poing mais aussi une histoire d’amour entre cet adolescent à la recherche de ses repères et cette jeune morte inconnue et cependant si proche de lui…
Les portraits des « anti- héros » secondaires sont sans concessions, portraits de ces gens vivant de magouilles et d’expédients dans la Marseille des pauvres…
L’alternance de chapitres longs écrits à la 1° personne (c’est Marco qui parle) et de chapitres très courts (moins d’une page) à la 3° personne, racontant l’histoire française et la déchéance de la jeune femme rend plus poignante encore cette histoire.
Un très grand roman !
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