Vainqueuse            

ROMAN – Dès 13 ans **
de Jean-Laurent DEL SOCORRO
Éditions L’école des loisirs – Collection (Medium+) – 15,50 €

Cynisca nous raconte sa vie depuis ses sept ans jusqu’à sa victoire aux Jeux Olympiques.
Nous sommes en 431 av J. C., elle est princesse de Sparte, fille d’Archidamos qui décide de la faire éduquer comme un garçon. Une éducation particulièrement rude qui ne laisse aucune place aux sentiments.

Elle n’a pas terminé son initiation quand son père, roi de Sparte décide que « Sparte ne peut laisser plus longtemps Athènes imposer sa domination à toute la Grèce ». Il lui déclare donc la guerre et meurt non sans avoir au préalable exprimé à sa fille, sa fierté et son amour.

Cynisca ne veut « pas juste être semblable aux hommes ». Elle veut « qu’ils la considèrent comme leur égale ». Excellente cavalière, elle s’engage dans la lutte « pour rapporter la gloire promise » à  Orthia, déesse de la fertilité et du monde sauvage.
Pourtant, dans cette mise à l’épreuve Cynisca va s’interroger et finira par conclure que « personne ne gagne à la guerre ».

Ce roman ne raconte pas seulement ce début d’existence de la princesse, mais aussi ses relations difficiles avec ses frères en dépit de l’amour qui les unit, sa victoire à la course de chars aux Jeux Olympiques, sa détermination à être « vainqueuse » et non victorieuse dans tous les domaines, sportifs et amoureux entre autres.
C’est aussi la découverte de Sparte et de son univers dans la Grèce antique.

L’auteur fait aussi une grande place à l’influence des dieux et déesses, à leurs rapports avec les humains.

On suit avec un immense intérêt l’évolution de cette jeune femme qui  réussit à imposer non seulement l’idée de sa propre émancipation mais aussi celle de la femme, des esclaves et des animaux dans un monde d’hommes.

Le livre est complété par un glossaire très utile mais parfois encombrant des termes grecs, de précisions historiques et une explication du choix du mot « vainqueuse » plutôt que victorieuse. Dommage que la police d’écriture assez serrée et peu contrastée rende la lecture plus difficile.