ROMAN – Dès 13 ans
de Monica HESSE
traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne KRIEP
Éditions Gallimard Jeunesse – 16€
1943, Amsterdam, plus de deux années que la guerre lui a ravi Bas, celui qu’elle aimait et qui s’était engagé à dix-sept ans…
Hanneke y pense sans cesse.
Depuis, elle a changé, finie l’adolescente idéaliste, « le monde est fou », elle a perdu tout espoir et décidé : « la survie avant tout ».
Il n’est plus question de se mêler de quoi que ce soit !
Son père est infirme et pour nourrir sa famille en ces temps difficiles, Hanneke travaille et fait du marché noir, sillonnant clandestinement les rues de la ville. Quand une de ses clientes, une vieille dame lui demande de retrouver avant les nazis, Mirjam, une adolescente juive qu’elle hébergeait en cachette et qui a disparu, elle commence par refuser.
C’est contraire à ses nouveaux principes, mais elle est intriguée.
Comment dans ce quartier cossu, une jeune fille en manteau bleu avec une étoile jaune a-t-elle pu disparaître sans que personne ne la remarque ?…
Au départ c’est peut être une certaine curiosité qui la pousse à enquêter malgré le danger.
Mais très vite, les questions qu’elle pose vont l’amener à rencontrer certaines personnes qui se livrent à des activités secrètes, des réseaux d’étudiants qui s’organisent pour aider des familles juives qui se cachent.
Les mensonges d’Hanneke deviennent de plus en plus gros et de plus en plus risqués, et elle qui ne voulait pas s’engager, entre en résistance, tout en continuant la recherche de Mirjam qui reste introuvable…
Un roman émouvant et très riche, l’écriture recompose parfaitement les sentiments de la jeune héroïne qui garde encore la fougue de sa jeunesse mais que la guerre oblige à faire des choix et à murir.
Dans cette atmosphère du journal d’Anne Franck et d’occupation allemande, le lecteur découvre la vie des gens dans ce qu’elle a d’ordinaire, amitiés, amour, disputes, trahison, sentiment de culpabilité, mais avec le fait que dans ces temps obscurs tout est exacerbé, qu’une parole peut entraîner la mort. Il découvre aussi le rôle joué par les réseaux étudiants, celui des photographes témoins, le rôle aussi du conseil juif et prend conscience du courage qu’il faut pour s’engager et résister.
Le choix d’aborder ce contexte historique par le biais d’une enquête permet de tenir en haleine le lecteur jusqu’à la dernière page.
Un coup de coeur d’Opalivres ♥ !
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