ROMAN – Dès 13 ans **
de Laura WOOD
traduction d’Aurélien d’ALMEIDA
Editions Pocket jeunesse – 18,50€
Juin 1929, inoccupée depuis cinq ans, isolée et perchée sur une petite île accessible seulement à marais basse, la Cardew House a tout pour attirer l’âme exaltée de Lou. A l’aube de ses dix-huit ans, la jeune fille qui vit dans une ferme des Cornouailles, a pris l’habitude de s’y réfugier loin de sa nombreuse et tumultueuse famille. Dans cette maison habitée par des ombres, elle se nourrit des livres de la bibliothèque bien garnie pour noircir des carnets de ce que ses lectures lui inspirent….
Cet été-là, Alice sa sœur aînée qu’elle suivait comme son ombre, se marie et Lou se sent comme elle à un carrefour de sa vie. Quel sera son avenir ? Tout tracé comme celui d’Alice ? « Une page blanche » riche de tous les possibles …
Lorsque les propriétaires de la Cardew House, un jeune homme et sa sœur, investissent soudain les lieux avec une bande d’amis, Lou ressent un désir profond d’observer ce monde : « les lumières, la musique, le bruit et l’excitation… la fantaisie »…
Découverte sur la branche d’un arbre d’où elle les observait, elle sera invitée à participer à la fête. Si son ingénuité, sa différence, sa franchise la feront adopter, elle s’apercevra aussi que les paillettes ont aussi leur part de mystère et cachent parfois de lourds secrets…
Cet été-là sera pour Lou, celui de la vie rêvée avec amitié, amour, jazz et fêtes, mais celui aussi de la réflexion sur son choix de vie.
Ce roman est une belle histoire d’amour qui fait côtoyer habilement deux mondes très différents, celui de l’aristocratie anglaise et celui d’une famille vivant dans une ferme, avec pour lien la lecture et l’écriture et de nombreux clins d’œil littéraires et cinématographiques : Gasby, orgueil et préjugés, les quatre filles du Dr March, Sabrina… La personnalité de Lou est intéressante et riche dans son évolution. Si elle éprouve l’attirance d’une jeune fille de son âge pour la fête, l’amour, si elle admire ce que permettent l’argent et le statut social, elle est observatrice et fine et prend progressivement conscience de ce qui est vrai et de ce qui n’est qu’apparence et conventions.
C’est très bien rendu par la pertinence de ses réflexions : « Qu’avais-je bien pu faire pour susciter un tel enthousiasme » « je n’ai jamais eu à ce point le sentiment d’être une imposture »…
L’éducation qu’elle a reçue, la confiance que lui portent ses parents sont à la fois une force et une faiblesse qui la freine dans cet instant décisif de sa vie où elle doit faire des choix, devenir une femme et trouver sa propre place dans la société, les malentendus sont partout.
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