Bande dessinée – Dès 14 ans **
Dessin Javi Rey – Couleurs Delf
Scénario Franck Giroud
Aux Editions Dupuis – 14,50€
Le coup de feu est noyé dans les explosions des feux d’artifice qui célèbrent la victoire…et c’est le tueur qui tombe…
Nous retrouvons Angel « El Libertador » au cœur de cette guerre que mène l’armée impériale, en 1806, contre le peuple espagnol au nom des idéaux de la Révolution, Angel et ceux qui dans l’ombre s’agitent et s’affrontent qu’ils veuillent le protéger ou au contraire en finir avec lui.
Il enrage de la gloire qu’on lui refuse du fait de ses origines populaires.
Il est désormais obsédé par les mystères qui entourent sa naissance.
Sa quête de la vérité se confond avec son idéal politique et sa vindicte est toute dirigée vers Don Miguel Sandoval cet aristocrate « qui engrosse les paysannes tout en jouant les dévots ».
Sa quête de la vérité se heurte au pragmatisme de Padre Fulco Carvagal, son tuteur, qui inlassablement lui rappelle les enjeux de la lutte et fait tout pour l’empêcher de se fourvoyer dans des voies sans issue.
Miranda le révolte quand elle refuse son amour pour ne pas déchoir de son statut d’aristocrate, lui dont la conception du monde est de juger sur le mérite et non sur la lignée.
Pilar enrage et lui rappelle que seules comptent les réalités de la guerre.
Les gens de la junte des militaires temporisent… le redoutent et l’éloignent des combats…soucieux qu’ils sont de l’ordre établi que son talent, sa fougue et sa popularité menacent !
C’est Montebajo, son village martyrisé que l’on choisit comme lieu d’une une grandiose commémoration patriotique pour unir dans la même ferveur nobles, clercs et paysans…
Il y aura là les chefs des militaires, Don Miguel l’aristocrate, son frère l’évêque de Pennaroya et son tuteur Padre Fulco qui dira la messe.
Nourri de sa souffrance et de son exaltation idéaliste, Angel explose dans un accès de violence…
Une lettre trouvée dans les ruines de sa maison va amener le dénouement du drame et contraindre les protagonistes à enfin répondre à sa quête de vérité …
Un grand moment qui conjugue le pathétique d’une histoire d’amour, avec l’engagement au service de dieu dans la déclinaison la plus pathétique du sentiment paternel … et le respect des conventions de l’ordre établi.
La vérité ne fera qu’attiser la révolte de notre héros…
C’est dans un combat militaire désespéré, à la tête de ses paysans et avec le sacrifice de son père que notre héros va devenir vraiment El Libertador avec comme seules valeurs l’orgueil et l’ambition.
Les dernières images nous montrent l’Espagne de Goya qui triomphe, cléricale et militaire.
Angel et les siens ne sont pas là…ailleurs sans doute dans leur exaltation romantique !
Le deuxième tome de « Secrets » est à la hauteur de nos attentes.
Couleurs, dessin et scénario donnent un récit grandiose et pathétique.
Le format des images permet constamment de suivre le cheminement de chacun des personnages et s’élargit avec bonheur chaque fois qu’il faut inscrire le récit dans son cadre historique.
Nous le conseillons dès la classe de quatrième en appui des leçons d’histoire sur Napoléon et le romantisme au XIX° siècle.
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