Sankofa – La fille adoptive de la Mort

ROMAN – Dès 13 ans   
de Nnedi OKORAFOR
traduit de l’américain par Anne COHEN BEUCHER
Éditions École des Loisirs – Collection (Medium+) – 15 €

 Sankofa vivait heureuse au Ghana en dépit de crises de paludisme. Elle s’appelait alors Fatima et elle passait des heures avec son grand-père qui lui avait fait découvrir les étoiles. Elle couvrait la cour de leur maison de dessins de boue qui représentaient ce qu’elle voyait dans le ciel. Un soir où elle était montée dans le grand karité pour voir l’effet produit, elle avait reconnu Sankofa, l’oiseau mythique dans sa reproduction du Sagittaire. Et elle avait assisté à une pluie de météorites… L’une d’elles était tombée au pied du karité. « On aurait dit un petit œuf de Sankofa ou… une graine. Elle brillait d’un vert intense ». L’enfant est alors interpelée par une sauterelle qui lui déclare « C’est moi. La Mort vient vous rendre visite ». Apparait aussi un renard qui va accompagner Sankofa dans son périple pour retrouver cette pierre qu’on lui a volée et qui l’a dotée de super pouvoirs, dont celui de donner la mort. D’où son surnom de fille adoptive de la Mort.

Ce roman semble être une autre version d’une histoire de Sankofa qui se raconte au Ghana. Dans la tradition orale, le récit change. Et dans ce texte, l’héroïne est même confrontée à un robot assisté de drones de surveillance.
Pour le compte de qui ? De LifeGen, une entreprise occidentale ? Dans quel but ?

Sankofa réussit à détruire l’un de ces engins à mains nues.  ce qui l’oblige à reprendre la route pour échapper au lynchage de la population de RoboTown. Un habile mélange de tradition et de modernisme !

Ce pouvoir de mort interroge évidemment la fillette et en recherchant sa pierre, Sankofa se cherche elle-même. Son errance ressemble beaucoup à un parcours initiatique qui reste inachevé à la fin du roman.

Cette histoire est assez envoûtante pour que le lecteur ait envie d’en connaître l’issue. Mais beaucoup de questions soulevées sont sans réponse et certains passages sont flous. Ce mélange de références passées et futuristes est déroutant. Il faut sans doute juste se laisser porter par l’ambiance étrange de ce livre énigmatique.