ROMAN – Dès 14 ans
De Nina VOGT – OSTLI
traduit du norvégien par Aude PASQUIER
Éditions Actes Sud – 13.50 €
Hans Petter est peu à peu devenu la victime des caïds du collège. Son évolution le conduira-t-elle inévitablement vers la tyrannie ?
Le livre débute par son monologue intérieur qui décrit ses stratégies pour échapper au harcèlement des élèves entraînés par Andreas Strömme, la terreur des faibles.
Or Hans. se sait fort et pense que les autres ont détecté sa différence et se vengent peut-être de ses facultés supérieures à la moyenne, des facultés qu’il cache pourtant en bâclant le travail scolaire. Puisqu’il est désormais persécuté malgré ses efforts pour se rendre invisible, il lui faut changer d’attitude…
Seul, il aime surtout jouer sur Internet. C’est à cette occasion qu’un contact avec une jeune fille s’établit. Venue du futur elle réfléchit avec lui sur la marche du monde, les choix sociaux et personnels qui s’offrent à Hans.
Le troisième élément moteur de l’histoire est dû au bouleversement que produit affectivement sur lui la découverte de la vie amoureuse de sa mère célibataire.
Cet ouvrage est inquiétant par certaines thèses évoquées bien que l’auteur ne les défende pas et laisse le lecteur choisir (fin ouverte): la méchanceté est-elle contagieuse, faut-il extirper le mal issu de l’imperfection humaine en restreignant la liberté, les brimades subies dans l’enfance ont-elles pour conséquence la fascination du pouvoir ? La connaissance de soi, comme de l’histoire, alliée à la volonté est-elle au contraire La solution ?
Le recours au fantastique par le biais de FERA, jeune fille du futur (qui est très intelligente aussi mais, curieuse, étudie et veut agir pour le Bien au risque de détruire son propre monde) est comme une voix off mettant le héros en garde contre les conséquences de ses choix. Elle l’encourage à se reprendre pour ne pas réaliser ce qui pourrait être négatif à long terme, message optimiste de l’emprise que chacun possède sur son avenir.
L’ombre noire démesurée (le mal doublé de domination) du dessin de L. RIVELAYGUE n’est donc que l’un des avenirs possibles de la petite silhouette blanche (vierge) de l’adolescent. L’histoire de Hans est une parabole sur la liberté d’être ce que l’on a choisi.
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