ROMAN – Dès 13 ans **
De Cathy YTAK
Éditions Le Muscadier – Collection (Rester vivant) – 12.50 €
Il est des romans durs, poignants mais doux à la fois. C’est le cas de « les murs bleus » dont la présence de Loirinho, ce petit garçon brésilien de 5 ans, adoucit l’histoire si froide, si réaliste.
Nous sommes en 1969. Antoine débarque à Paris après un exil forcé : en effet, c’est un ancien instituteur et ancien déserteur de la guerre d’Algérie. A l’époque, il a été condamné à mort mais, depuis, il a été gracié. Il peut donc revenir à Paris accompagné de Loirinho qui est en train de perdre la vue. Il doit subir une intervention chirurgicale qui lui permettra de guérir.
Voilà la raison de cette présence étrange car ces 2 êtres si différents dénotent totalement dans la froideur de ce mois de février dans la capitale. Heureusement, Antoine et le petit garçon retrouvent Louis, un ancien compagnon d’infortune qui les héberge dans son modeste logis. Antoine est là également pour divorcer et les retrouvailles avec sa femme sont difficiles. Elle ne lui pardonne pas sa désertion, comme beaucoup d’autres.
Au fil des pages, Antoine nous dévoile son parcours, son difficile cheminement, sa souffrance devant les combats que seul des anciens combattants comme Louis peuvent comprendre et qui l’ont conduit, épuisé, au bout du bout dans un petit village de Brésil où il retrouve un semblant d’équilibre auprès d’une femme. Il nous livre avec pudeur mais justesse, ses sentiments, ses ressentiments mais, petit à petit, l’espoir qui renait. Quand il quitte enfin le Brésil, pour lui, c’est un voyage sans retour ; seul Lorinho reviendra guéri.
Mais, est-on maitre de son destin, la guérison d’Antoine ne passe t-elle pas par Paris ?
« Les murs bleus » est un beau roman, très attachant, plein de sensibilité. Il nous rappelle en pleine figure que la guerre ne fait pas que des dégats physiques mais qu’elle peut marquer à vie des êtres simples qui ne demandaient rien à personne sinon que de continuer leur bonheur tranquille.
Un roman à lire absolument comme une mise en garde !
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