ROMAN – Dès 13 ans
de Dominique SAMPIERO
Éditions Rue du Monde – Collection (Zestes)- 9,50€
Une fille de 13 ans doit assumer la charge de sa petite sœur de 5 mois car sa maman a quitté la maison, ce qui va la priver d’un camp de vacances créé pour les ados de son quartier. Et pourtant…
Malika nous raconte d’abord sa vie aux Noires Terres, dans le Nord ; une vie vraiment pas gaie, sans père (Monsieur Kader est parti), avec une mère qui manque souvent à ses devoirs. Malika assume beaucoup de charges auprès de sa petite sœur qui n’a que 5 mois. Elle nous présente ensuite ceux de sa bande; l’un des garçons est son préféré: très beau et très sérieux, de plus il lui rend souvent service, c’est Steven. Le service social du quartier organise un camp de vacances d’une semaine à Stella-Plage ; au bord de la mer donc. Malika serait heureuse d’y aller mais comme sa mère est de nouveau absente, elle doit y renoncer. Et pourtant, le matin du départ, le car vient s’arrêter devant son immeuble. Steven descend et vient la chercher car sa mère a renvoyé l’autorisation de départ. Le bébé est mis dans un grand sac et les voilà partis dans le car, sans aviser le responsable de la supercherie. Quand la petite sœur est enfin découverte, une grande période va se dérouler au cours de laquelle Franck, le directeur du camp, met chacun devant ses responsabilités. On décide de continuer le voyage à condition que tous soient discrets et coopératifs. Le car s’arrête devant une pharmacie et Franck et Fatima vont acheter ce qui manque pour nourrir et changer le bébé.
Dès l’arrivée au camping, la solidarité s’installe ; on va d’abord voir la mer même si la nuit est déjà bien entamée. Puis les jours passent ; chacun s’occupe un peu de Malvina qui est très heureuse et ne pose pas de problème. Malvina aura même le droit à un petit bain dans une piscine construite avec des galets ; c’est là que l’un des campeurs qui donne un baiser au bébé dira : « les bébés ont un goût salé » ! Tout va bien donc pour le moment.
Mais une bagarre change le cours des choses. Steven s’enfuit ; Malika essaie en vain de le raisonner et finit par le suivre dans sa fugue. Ils seront rattrapés par la police qui les ramène au camp où le père de Malika, Monseur Kader, l’attend. Malika s’évanouit. On saura la raison qui a poussé cet homme à chercher ses filles dans une lettre qu’il a adressée à Malika et Malvina, placées en famille d’accueil avant de retourner dans leur maison.
Ce récit de Malika est écrit à la première personne ; il est inspiré d’un fait réel. C’est un bon roman qui parle de la vie d’aujourd’hui dans un milieu très pauvre, où la solidarité existe malgré les difficultés. On y rencontre les responsables des services sociaux qui apportent tout ce qu’ils peuvent de joie et de réconfort à ces ados, même parfois au détriment de la légalité.
Un style vivant souvent traversé de phrases poétiques porte le roman tout au long des pages.
Un roman particulièrement touchant et émouvant jusqu’aux larmes.
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