Le jour où je suis mort, et les suivants      

ROMAN – Dès 13 ans * 
De Sandrine BEAU
Editions Alice – Collection (Tertio)  – 12€   

Lenny, Saphir et Biscotte fréquentent le même lycée mais ils ne se connaissent pas.
Et pourtant, sans le savoir, ils sont hantés par un même secret, des images qui se bousculent sans cesse dans leur tête et ne les quittent jamais. Et il leur faut vivre avec ça !
Esteban est maintenant un adulte d’un mètre quatre- vingt dix- huit, et à trente-cinq ans, malgré ce « corps carapace », une vision s’impose fréquemment à lui, celle du garçon frêle qu’il était à dix ans, une victime lui aussi !

Dans un premier chapitre, Lenny a quatorze ans. Il raconte que pour la troisième fois, pour faire cesser ce « qui tourne dans sa tête », il tente de mettre fin à sa vie. Les deux chapitres suivants parlent de Saphir qui nage pour se vider la tête puis de Biscotte qui, pour échapper « au truc qui le bouffe » tape, tape ….. un tronc d’arbre jusqu’à l’épuisement. Ainsi chacun son « truc » pour essayer d’échapper à l’infernale torture mentale qui les ronge…

Biscotte a finalement décidé de se réfugier dans l’écriture. Il se « lâche » dans un simple et inoffensif cahier d’écolier. Après l’ébauche du vécu des trois ados, celui d’Esteban, qui a une compagne, un fils et qui semble mener une vie normale. Ce n’est qu’une apparence, car l’adulte n’a pas oublié l’enfant qu’il était entre douceur, maux et regrets !

Dans les chapitres d’une à plusieurs pages qui suivent, le lecteur découvre les faits qui ont si fort perturbé les quatre victimes. Elles ont supporté seules l’inacceptable, se sentant sales et coupables à chaque instant, au sein d’une famille « normale » qui n’a jamais soupçonné leur terrible secret, leurs douleurs, leur mal être. Il est vrai que les « prédateurs » inspirent confiance. Qui irait les soupçonner ?

L’histoire d’Esteban montre cependant que tout n’est pas perdu, qu’une solution peut survenir, qu’il ne faut pas désespérer.
Libérer la parole est essentiel et ce pas est difficile à franchir. Mais après quel soulagement ! C’est le début de la guérison et
l’espoir d’une renaissance, d’une vie « normale ».

L’actualité se fait fortement l’écho de ces faits qui semblent se multiplier. Raison de plus d’avoir le courage d’en parler !
Cet ouvrage les traite avec pudeur, avec réserve, avec des mots justes. Il ne provoque pas de traumatisme et peut être un support aux enfants et aux parents pour informer sans choquer et donner une lueur d’espoir dans des contextes bien sombres ! 

Est-il cependant possible d’agir à temps, de prévoir ?

La fin de l’ouvrage comporte des contacts susceptibles d’apporter une aide à ceux qui en ont besoin.