La vie invisible d’Addie Larue ♥

ROMAN – Dès 14 ans 
de Victoria SCHWAB
traduction de Sarah DALI
Editions Lumen – 17€

Née en 1691 dans un petit village français, Adeline ou Addie a été bercée par les histoires et les légendes que lui a racontées son père. Elle rêve d’un ailleurs, d’un bel inconnu qui la ferait voyager vers de lointaines contrées et connaître le monde et la vie…

Pour elle c’était devenu une question de vie ou de mort. Elle fait fi de l’avertissement de la vieille Estelle: ne jamais invoquer les dieux anciens à la nuit tombée et scelle un pacte avec le Diable, sans avoir pris le temps de réfléchir à la contrepartie.

Avec la promesse de lui donner son âme quand elle en aura assez de la vie,  elle obtient du Ténébreux, de vivre éternellement, mais en échange, dès qu’elle disparait du champ de vision d’une personne, celle-ci ne pourra jamais plus se rappeler d’elle,  de son nom et de son visage…

Commence alors pour elle une vie d’errance où tel un fantôme, elle va de rencontres en rencontres, de pays en pays, apprenant au fil du temps à mémoriser, à observer,  à s’adapter pour éviter de souffrir et pour évoluer de la manière la plus agréable possible dans les divers milieux qu’elle côtoie…

Ceci jusqu’au jour ou dans une librairie Newyorkaise où elle vient de voler un livre, un élément devenu vital pour elle,  un homme la reconnaît. Pour la première fois depuis trois cents ans, elle ne se sent plus seule. Mais qui est-il ? Pourquoi est-il capable de se souvenir d’elle ? Ne serait-ce pas un piège ?….

Ce roman foisonnant est un hymne à la vie, à l’amour, à l’art, à la richesse, la beauté, la fragilité de ce qui nous entoure. La force d’Addie, ce qui lui permet de surmonter sa terrible solitude, c’est sa curiosité,  sa faculté à s’émerveiller et la révélation que quel que soit le nombre d’années qu’elle a vécues, le nombre de pays qu’elle a traversés, il y a toujours quelque chose à apprendre, à découvrir. Cette héroïne réduite au silence nous séduit par son courage et son acharnement à tenter de gagner sa liberté et de laisser une trace. Avec elle  nous traversons les époques et l’Histoire et apprenons la force des mots.

Un plus, comme un clin d’œil au livre de la Genèse,  le roman est divisé en  sept parties. Elles sont introduites chacune par une œuvre d’art fictive (musique, peinture, sculpture…), présentée comme dans un musée avec  contexte,  descriptif et même valeur estimée et censée être inspirées par l’héroïne.
A noter aussi une très belle jaquette.
Un coup de coeur d’Opalivres ♥ !