ROMAN – Dès 14 ans **
De Yann FASTIER
Aux éditions Talents Hauts – Collection (Les Héroïques) – 16 €
Danxomè, c’est le cri de guerre de l’armée royale de Béhanzin, le nouveau roi du Dahomey qui « conteste les traités signés par son père » avec les Français prêts à conquérir ce pays et ses richesses. Cette fin du XIXème siècle est la grande époque de la colonisation de l’Afrique par les pays européens. D’ailleurs Béhanzin est approvisionné en armes modernes par l’Allemagne, autre puissance coloniale rivale de la France. Celle-ci envoie des renforts.
Alex se retrouve parmi eux. Alex au physique peu masculin aime lire de la poésie. Il a à peine seize ans et son père, une brute épaisse, médecin de la marine, fils d’un médecin de la marine veut lui « faire prendre l’air de la guerre » et lui mène une vie impossible…
En parallèle de ce récit que nous fait Alexandre de son histoire de brancardier, Agosi, une adolescente de quatorze ans nous raconte la sienne. Les hommes du roi ont tué son père, pris ses biens, dispersé sa famille et l’ont emmenée pour en faire une Amazone, ces guerrières intrépides et sanguinaires qui ne reculent devant aucun danger et sont prêtes à tout pour défendre leur souverain…
Ce sont donc deux adolescents qui sont livrés, sans avoir eu leur mot à dire, à un sombre destin. Aucun n’a choisi sa situation mais tous deux vont se battre dans cette guerre coloniale absurde menée par des militaires aux ordres de dirigeants veules de mèche avec des trafiquants véreux. Tous deux vont mûrir et perdre leur innocence sans jamais renier leurs valeurs et leur humanité.
A tour de rôle, chacun dans son chapitre avec une police d’écriture différente raconte sa vision de l’horreur. Le lecteur n’est pas épargné par l’auteur qui ne lésine pas sur la sauvagerie des affrontements. Comme à la guerre, à la violence succèdent des passages de douceur, de poésie, de délicatesse, de compassion, d’amitié et d’amour « car beaucoup d’entre nous sommes comme mari et femme » s’entend dire Agosi et un sergent révèle à Alexandre « il t’aimait » en parlant d’une des victimes du jour.
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.