ROMAN – Dès 14 ans **
De Anne FINE
Traduit de l’anglais par Dominique KUGLER
Éditions L’école des loisirs – Collection (Medium) – 17,50€
A la suite de plaintes réitérées d’une voisine, les services sociaux découvrent un garçon de 7 ans, Edward ( Eddie) dans un état de dénuement poignant.
Même s’il n’a pas subi de violences physiques, il n’a sur lui qu’un pyjama en lambeaux et dort sur une couverture crasseuse à côté du cadavre pourrissant d’un chien avec lequel il partageait sa couche, dans un appartement délabré…
Sa mère est une loque humaine complètement rendue folle et apathique sous les coups de son compagnon et incapable de réagir.
Contrairement à ce que craignaient les services sociaux, Eddie n’est pas idiot. Il s’est construit tout un univers grâce à de vieilles cassettes et a appris des tas de choses en les regardant en boucle quand son bourreau n’était pas là…
Eddie est recueilli par une première famille et bénéficie grâce à eux d’amour et d’attention et il apprend très vite à lire et écrire.
Il est ensuite le 2° enfant adopté (une fille l’a précédé avec qui il s’attendra très bien) d’une famille pleine de bonne volonté et d’amour et il s’épanouit au milieu d’eux jusqu’au jour où, en classe, une projection de ses traits à l’âge adulte le fait se figer d’horreur : ce sont les traits de « la brute » que voit Eddie…
Dès lors tout bascule …
Un roman coup de poing écrit comme un documentaire et partagé en trois parties qui nous font suivre Eddie de ses 7 ans à son entrée en première.
Glaçant au départ avec le constat des services d’aide à l’enfance maltraitée, le livre se fait porteur d’espoir grâce à l’engagement et l’amour des deux familles qui s’occupent de l’enfant puis de l’ado avant de redevenir terrible avec la découverte de la filiation d’Eddie…
Une fin d’espoir nous permet de refermer ce roman prenant sur une note positive…
C’est le plus souvent Eddie qui raconte mais, dans la première partie notamment, les différents partenaires sociaux sont également narrateurs de même que les parents adoptifs dans les 2° et 3° parties et cette narration alternée renforce le côté documentaire de l’histoire, ce qui nous fait d’autant plus y croire!
Un tournant pour l’auteur, déjà négocié avec son précédent roman « Le passage du diable » dans lequel il était également question d’enfermement d’enfant.
C’est très fort et on ne referme pas l’ouvrage indemne !!
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