ROMAN- Dès 13 ans **
de Jean-Michel PAYET
Editions l’école des loisirs – Collection (Médium) – 15,50 €
A quatorze ans, Balthazar, (Balto), connaît la zone mieux que personne, ce bidonville fait de baraques misérables bricolées
de rebuts, qui entoure Paris. Il y a toujours vécu depuis qu’il a été recueilli bébé par Madame Gambette et son fils Victor qu’il considère aussi bien comme son père que comme son grand frère. Il lui a tout appris avant d’être appelé pour la guerre.
En cette année 1920, Balto se débrouille, « gagne-petit de la cambriole », il ne tient pas à se faire remarquer.
Ses soucis viennent plutôt de Victor, son frangin. Condamné à mort pour « révolte sous les armes » en 1917, il a réussi à fuir avant son exécution. Depuis, il est en cavale. Les nouvelles sont rares, codées, par méfiance des flics toujours à sa recherche …Quand arrive un billet de Victor, lui donnant rendez-vous à minuit aux Batignolles, Balto s’empresse d’y aller… C’est sur un mort qu’il tombe, un ancien cycliste recyclé dans la réparation de vélos. Il ne comprend rien, mais pris en photo sur les lieux du crime, il est considéré comme l’assassin…
Avec Emilienne, la jeune apprentie journaliste, auteur du cliché compromettant, qu’il a convaincue de son innocence, il va mener l’enquête et essayer de comprendre.
Pourquoi, son frère que les trois mots : « justice, camaraderie, courage » symbolisent pour lui, l’a mené dans ce guet-apens ?Pourquoi dans ce Paris d’après-guerre d’anciens poilus, tous faisant partie d’un groupe appelé « les valets de cœur » se font trucider ? Quel est le secret d’Emilienne qui semble concernée personnellement par les recherches ?…
Retrouvant la gouaille de la belle époque, comme dans le film « l’hôtel du Nord », en tutoyant une bourgeoise, Balto traversera tout Paris à pied ou en métro, nous glissant de belles images en passant.
Au fil de ses aventures, le lecteur découvre l’atmosphère de la vie à bord d’une péniche comme dans « l’Atalante »,
le film de jean Vigo. Il partage, un peu à la manière d’ « Au revoir là-haut » les dures conditions de vie des poilus lors de batailles comme celle de la Somme. Jouant « le gentleman cambrioleur », Balto nous emmène aussi à la Ruche, pavillon d’artistes où nous aurions pu croiser Chagall !
Le dénouement se produira au théâtre du rond-point des Champs-Elysées. Nous y revivrons un spectacle des ballets russes : « musique de zoulous jouée par des rouskoffs au nom de rastaquouères. »
C’est rocambolesque à souhait. Et c’est avec en tête toute la restitution du Paris d’après-guerre et de sa société que le lecteur ferme le roman quand l’enquête arrive à son terme.
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.