ROMAN – Dès 13 ans
de Sandrine CAILLIS
Editions Thierry Magnier – Collection (Grands romans) – 13,90€
Marie est étudiante depuis trois ans à Paris. Entre les études qui devaient l’éloigner de son milieu, le babysitting et la colocation, elle n’est pas très à l’aise : toujours sur ses gardes elle limite les relations avec les autres. Après une fois de plus une soirée ratée, elle quitte paris pour Noirmoutiers où elle n’est pas retournée depuis ses quatorze ans. Pour y entrer, elle choisit le passage de Gois dont l’ouverture dépend de la marée. Un passage symbolique pour elle qui au long des pages de ce roman va nous raconter dans un dialogue avec elle-même les quatre séjours de vacances dans cette île qui ont fait ce qu’elle est aujourd’hui.
A neuf ans, l’été 2009, accompagnée de ses parents, c’est la première rencontre avec l’île, la mer et Anse rouge cette plage qui sera le théâtre de ses souvenirs bons et mauvais. C’est aussi la première rencontre avec un groupe d’enfants et particulièrement avec un garçon et sa sœur qui exercent sur elle une fascination certaine et l’entrainent dans des jeux qui la mettent mal à l’aise. Le deuxième été, c’est avec son père seul, puisque ses parents se sont séparés. Aimantée par les « flots et Anse-rouge, elle y retrouve Augustin et sa famille et le voit chaque jour allant même jusqu’à pénétrer dans la villa qui représente pour elle un monde tellement différent du sien à la fois tentation, jeu ou début d’emprise ?
L’été 2013 sera celui de sa tentative d’entrée dans leur monde, des rendez-vous sur la plage avec Augustin et de jeux aux multiples facettes… Celui de 2014, c’est celui du groupe et des essais multiples et limites qui se terminera par ce qui bouleverse encore aujourd’hui sa vie.
Dans la maison où elle a trouvé une chambre, Marie est entourée de la bienveillance de sa logeuse qui crée une atmosphère de quiétude qu’elle a du mal à partager, mais qui peu à peu, va lui permettre de parler et de vivre à nouveau.
Ce livre aborde nombre d’éléments : sortie de l’enfance, adolescence, différence des mondes, attirance, répulsion, ambivalence, emprise, désir… D’une façon scandée par les séjours mais aussi nourrie par la solitude de Marie, le lecteur assiste à la lente mise en place d’une toile autour d’elle, à la fois de son fait et de celui des autres.
L’écriture est bien le reflet de ce temps et de cette construction. Parfois les figures de style sont un peu pesantes : la tristesse qui va créer un réseau hydraulique sur les joues, les larmes qui vont se faire la courte échelle dans mes tuyaux…
Enfermé dans son envie d’enfant d’accéder à un monde différent du sien mais aussi imprégné de la montée du désir un peu plus tard, le personnage de Marie est attachant et sa vulnérabilité est perceptible. Toutefois, il peut parfois lasser le lecteur par une certaine passivité et un refus constant de sortir de ce mécanisme. L’emprise et ses ressorts ne sont pas simples…
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