Patrice Lumumba – La parole assassinée

BIOGRAPHIE – Dès 12 ans *
de Yves PINGUILLY
Editions Oskar jeunesse – Collection ( Histoire et société) –   9,95 €

Yves Pinguilly commence par un rappel de l’histoire de l’Afrique, sans doute à l’origine du monde, l’exploration de ce continent par de grands aventuriers avant sa colonisation féroce par les pays européens qui se le partagent officiellement à la fin du XIXème siècle.
«  Ainsi aux trois siècles d’esclavage de la traite négrière va succéder l’esclavage colonial ».

Il nous décrit ensuite la vie de celui qui consacra sa vie à son pays, le Congo.
D’abord propriété personnelle de Léopold 1er, roi des Belges, avant d’être cédé à la Belgique, le Congo vit naître Patrice Lumumba en 1925.
Parti du bas de l’échelle, il parvint à se hisser à un poste important du service des Postes.
Et dès son plus jeune âge, il ressentit violemment la discrimination des Noirs par les Blancs, les humiliations, le rôle des institutions religieuses dans cette ségrégation.
Maître du verbe et d’une droiture inflexible, il devint l’interlocuteur de l’administration belge en vue de l’indépendance du Congo qu’il obtint en 1960.
Son combat fut de maintenir l’unité de sa nation, mais les intérêts des grandes compagnies minières belges furent de soutenir certaines ethnies et régions contre d’autres, ce qui entraîna la sécession des régions les plus riches.

Lumumba restait populaire, trop populaire auprès du peuple au point qu’après son assassinat, on fit disparaître son cadavre de crainte de voir s’organiser des incidents autour de sa tombe.
Aidé de « la complicité directe du gouvernement belge » , mais aussi de l’inertie de l’URSS, des Etats-Unis, de l’ONU, de la France, le colonel Mobutu s’est emparé du pouvoir et a fait assassiner celui qui fut Premier Ministre quelques mois seulement.

L’auteur qui connaît bien l’Afrique où il passe plusieurs mois par an, nous offre un bel hommage à ce politique pugnace, fidèle à ses idéaux, et inoubliable pour le rétablissement de la dignité du peuple congolais.
Dans l’interview qu’il donne à la fin, il explique son choix d’écrire sur Lumumba et cette biographie est complétée par un dossier sur la décolonisation en Afrique.