DOCUMENTAIRE / HISTOIRE / ART / RELIGION – Dès 11 ans
Franck GODDIO pour la direction scientifique
Camille Von ROSENSCHILD pour le texte
Renaud VIGOURT pour les illustrations
Éditions de La Martinière – Jeunesse– 12 €
Voilà un formidable documentaire historique qui sort en librairie à l’occasion de l’exposition « Osiris…les Mystères engloutis d’Egypte » qui se tient à Paris (Institut du Monde Arabe du 8 septembre 2015 au 31 janvier 2016).
Magnifique ouvrage qui inscrit les recherches archéologiques menées sous la direction de Franck Goddio dans un récit passionnant, documenté et rigoureux qui traite d’Osiris, sa légende, le mythe, le culte, le rituel des mystères, à partir des recherches sous- marines menées sur les sites engloutis d’Héracléion et de Canope au large d’Aboukir.
Les trois ressorts du récit sont :
– la simplicité du texte, celui du conte pour enfants
– un dessin aux contours vaporeux, aux couleurs éthérées et un graphisme qui donne volontiers dans le « psychédélisme »
– le soutien constant de pièces archéologiques montrées, explicitées et interprétées.
Le cadre est celui d’Héraclion qui, bien avant Alexandrie, apparaît comme une ville cosmopolite où se côtoient toutes les divinités du monde d’alors mais qui affirme la primauté du culte au dieu Osiris.
Par le dessin et le récit nous entrons d’abord dans la légende de l’affrontement entre Osiris le « Roi – Dieu bon et sage » tué et découpé en 14 morceaux par Seth plein de colère et d’envie.
C’est sa sœur et épouse qui le ressuscitera.
Après avoir engendré Horus, il renoncera au monde infernal d’ici pour aller « dans le monde de l’au-delà où commence la vie éternelle ».
C’est ensuite par la lecture des vestiges archéologiques que nous suivons les efforts d’Isis pour asseoir le pouvoir d’Horus en développant le culte et les mystères d’Osiris.
Si le culte est répandu dans toute l’Egypte, le temple d’Amon est le haut lieu du culte.
Les rites sont entourés du sceau du mystère, du secret, codifiés sur la stèle de Canope.
Le calendrier et le rituel sont immuables et en appellent à des symboliques multiples comme la fertilité du limon et de l’eau du Nil.
Progressivement le culte se fait magie et permet au dieu de prendre possession de l’esprit de chacun et de prendre des formes multiples (taureau …hippopotame…).
Des phallophories célèbrent la puissance et la virilité d’Osiris.
L’album fait enfin la part belle à l’évocation des techniques de l’archéologie sous-marine qui ont permis la mise au jour des « mystères engloutis d’Egypte ».
Quadriller, dessiner, étiqueter, mouler, relever, nettoyer, inventorier, restaurer et enfin exposer…
Le travail des archéologues apparaît dans toutes ses dimensions et nos lecteurs boulonnais pourront voir la barque d’Osiris émerger du fond de l’eau.
Coup de cœur pour cet excellent ouvrage qui devrait trouver un large écho dans la ville de Mariette.
On le destine à tous les publics mais notamment aux élèves de 6° qui en apprendront beaucoup sur le travail des archéologues et qui pourront mettre un contenu et du sens sur les noms des dieux égyptiens dont ils ne manqueront pas de devoir mémoriser la liste.
On notera qu’il sera aussi un excellent ouvrage dans le cadre d’une approche du fait religieux dont le culte d’Osiris fait partie intégrante et dont bien des aspects trouvent écho dans les religions monothéistes d’aujourd’hui.
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