L’homme de la grue

ROMAN – Dès 11 ans **
de Éric SANVOISIN
Éditions Slalom – 7,99€

Quelle est cette ombre qui se glisse la nuit dans un chantier ?

Est-ce un sans-abri ? un cambrioleur ?

L’ombre avance à pas de loup… Il, c’est un homme, force une porte et pénètre à l’intérieur d’une grue… Il entreprend de monter jusqu’ à son sommet…

Pas un sans-abri, pas un cambrioleur, l’homme est juste un père désespéré, prêt à tout pour revoir sa fille qu’une décision de justice, la rancœur de son ex-femme et 800 kilomètres ont séparée de lui…

Inspirée d’un faits divers réel qui s’est déroulé à Nantes en 2013, cette histoire poignante est écrite dans un style bouleversant par Eric Sanvoisin ( Prix Opalivres 2017 pour « Ma petite sœur d’occasion »).

 Le lecteur suit, comme dans un thriller, les étapes du siège de cet homme perché à plus de 50 mètres du sol avec pour seul bagage un sac à dos contenant un sac de couchage, deux thermos de café et quelques victuailles…

Le père désespéré n’a pas de nom dans le roman, il est « l’homme » comme s’il n’existait plus, comme si le fait d’être séparé de sa fille Camille l’avait désincarné, rendu à l’état de fantôme, d’homme déchu de la société…

 Nous suivons son combat – qu’il sait désespéré – petit point fragile en haut d’une grue aux prises avec les forces de l’ordre mais petit point fragile dont s’emparent les medias et qui va franchir la distance qui le sépare de Camille grâce à un écran de télévision à 800 kms du chantier dans lequel il s’est retranché.

Parallèlement, l’auteur nous fait entrer dans le journal de Camille qui nous dit le manque de la jeune adolescente, sa sensation d’être amputée d’une moitié d’elle-même, sa douleur, son ressenti d’être abandonnée par son père et sa fierté, son amour pour lui qui remonte à la surface, jusqu’à faire fléchir sa mère, lorsqu’elle découvre le reportage qui parle de lui à la télévision.

Un très beau roman qui interpelle sur la question de la garde d’enfant lors d’une séparation, qui dit la douleur de la séparation côté parent mais aussi côté enfant, qui montre que rien n’est simple quand l’affect est en jeu !