ALBUM – Dès 11 ans
de Sébastien PEREZ
illustrations de Benjamin LACOMBE
Éditions Margot – 19,90€
De sa grand-mère, morte peu de jours avant sa naissance, Victoria Appenzell a hérité d’une boîte contenant des photographies et des lettres qui lui ont permis de reconstruire l’histoire de sa famille, une famille singulière…
Singulière, puisque chacun d’eux à l’apparence d’un monstre, trois jambes ou un œil de cyclope, des cornes de cerf ou quatre bras, …
Mais « La vraie monstruosité n’est pas celle qui se voit ». Le lecteur le découvre en suivant page après page les portraits qui sont faits des ascendants de Victoria et autres parents ou amis…
Cette histoire se décline en quatre chapitres qui correspondent les trois premiers à trois générations d’Appenzell, le dernier aux véritables monstres qui occupant le manoir ont obligé les membres de la famille à se cacher…
On commence avec Charles, l’arrière-grand-père qui défiguré par une branche à neuf ans porte toute sa vie un masque. Il refuse un avenir tout tracé de banquier et choisit l’amour. IL suit sa bienaimée, Bérénice au cou de girafe pour une vie de « bohème »…
Avec la troupe de Bérénice, Charles se trouve une vraie famille aimante, il y a Sofia, son amie, “trijambiste”, le frère de celle-ci à la peau rugueuse d’un arbre et dont les bras se couvrent de fleurs quand il est heureux…De l’union de Charles et Bérénice va naître Eugénie, à la tête cornue et d’une beauté renversante, la future grand-mère de Victoria…
Eugénie qui non seulement aura quatre enfants dont Ondine, la mère de Victoria, une merveilleuse sirène au chant bien à elle, mais en adoptera un cinquième…
Eugénie pour subvenir aux siens va créer une chocolaterie…
Dans cette famille, on s’aime quelle que soit son apparence ; quelles que soient les différences.
On s’assume aussi et quand ce n’est pas le cas comme Marie, la tante de Victoria, quand on saisit la menace que représente le monde extérieur pour ceux que l’on aime, on revient parmi les siens…
D’un point de vue esthétique, l’album est absolument magnifique. Description et illustrations se répondent, se complètent, nous invitant à scruter chaque mot, à observer chaque détail et révélant la parfaite complicité entre Sébastien Perez et Benjamin Lacombe. Celui-ci a dessiné les portraits successifs à l’aquarelle façon daguerréotype. Leur mise en page, avec le ton sépia est celle d’un somptueux album photos à la couverture de cuir avec dorures. Les textes qui présentent chaque membre de la famille avec ses particularités et son destin sont mis en valeur de façon raffinée avec de petits paragraphes qui font penser aux strophes d’un poème, des majuscules calligraphiées et des bordures vintage en décoration. Rien n’est laissé au hasard, jusqu’à la couleur de la police d’écriture marron foncé ou ocre en fonction du fond de la page. C’est superbe !
A noter l’arbre généalogique de Victoria en fin d’ouvrage qui permet de bien situer chacune des personnes, membres ou proches de la famille Appenzell.
Un coup de cœur d’Opalivres ♥
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