ROMAN GRAPHIQUE – Dès 11 ans
de Lisa TEZNER,
illustrations de Hannes BINDER
Traduit par Svéa WINKLER-IRIGOIN et Boris MOISSARD
Éditions La joie de lire – Collection (Encrage) – 14,90€
Giorgio a 12 ans en 1838.
Il vit dans une famille paysanne pauvre dans un village de montagnes du Tessin en Suisse.
Quand sa mère se casse le pied, pour acheter des médicaments, son père le vend à « l’homme à la cicatrice », un homme qui recrute des enfants pour les faire travailler en tant que ramoneurs à Milan.
C’est l’enfer qui commence pour le jeune garçon.
Après avoir échappé avec son nouvel ami, Alfredo, à un naufrage où une vingtaine d’enfants comme lui mourront, il est embauché chez un maître ramoneur.
Il sera désormais, exploité, maltraité, affamé…
Il ne s’agit pas de grossir quand le travail consiste à se glisser dans les conduits des cheminées pour faire tomber la suie…
Heureusement il trouvera un peu de soutien auprès de la fille de la maison qui lui donnera un peu de pain en cachette puis auprès de la communauté des « frères noirs », une noirceur qui leur vient de la suie dont ils sont imprégnés…
Mais les conditions de travail deviennent de plus en plus dures, la chaleur des conduits, la sensation d’étouffement….
N’y aurait-il aucun espoir d’une vie meilleure pour Giorgio ?…
A travers l’histoire de Giorgio, Lisa Tezner met en lumière la dure réalité de ces jeunes enfants du Tessin que la misère et la pauvreté ont contraint à travailler dans des conditions dramatiques.
En France, les petits savoyards étaient exploités de la même façon et leur esclavage a duré jusqu’en 1914.
Les deux volumes du roman, « les frères noirs » sont sortis en Suisse en 1940 et traduit pour la première fois en Français en 1983 pour L’école des loisirs.
La version en un volume sous la forme d’un roman graphique, que l’on trouve ici est la réédition de celle parue en 2005 qui n’était plus disponible.
Les illustrations à la carte à gratter de Hannes Binder sont absolument prodigieuses.
On avait déjà apprécié sa technique dans « Le pantin noir ».
L’importance qu’y prend la couleur noire est ici doublement pertinente.
A la couleur de la suie s’ajoute la noirceur du drame vécue par ces enfants.
Dans ce roman graphique, ces illustrations ont un rôle très précis puisqu’elles se substituent à une partie du texte.
Cette réédition est d’autant plus bienvenue aussi qu’elle évoque des liens avec l’actualité et les migrants, comme par exemple ce naufrage qui a réellement existé et a provoqué à l’époque la mort d’une trentaine d’enfants entre la Suisse et l’Italie.
Un coup de cœur d’Opalivres ♥ !
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