ROMAN – Dès 11 ans *
De Elise FONTENAILLE
Editions Oskar – Collection (Histoire et société) – 9,95 €
Les 9 de Little Rock, ce sont ces neuf jeunes lycéens noirs américains qui ont fait l’Histoire en prenant une part active au processus de déségrégation dans leur pays. C’est ce que nous raconte ici Elise Fontenaille qui aime faire découvrir à ses lecteurs des faits de société.
Quand Elizabeth Eckford arrive pour faire sa rentrée dans le meilleur lycée réservé aux enfants blancs de Little Rock, ville d’un état sudiste encore sous l’emprise du Ku Klux Klan et de Faubus, le gouverneur ségrégationniste, elle ne se doute pas qu’elle ne sera pas rejointe, comme prévu, par les huit autres adolescents et leur soutien adulte, Daisy Bates, militante noire.
Ce 4 septembre 1957, sa famille n’ayant pas le téléphone, elle n’a pu être prévenue que, pour des questions de sécurité, leur rentrée n’aurait lieu que le lendemain. Elizabeth affronte donc seule la garde nationale envoyée par Faubus. Elle affronte seule la haine et les menaces des parents et élèves blancs prêts à la lyncher.
Elle ne doit son salut qu’à trois journalistes musclés qui la protègent jusqu’à l’arrêt du bus, font des photos et filment aussi.
Le lendemain, en dépit des menaces de mort, de la même foule vociférante, les élèves escortés par quelques militants noirs, entrent à la dérobée dans le lycée. La première manche est gagnée mais pas ce qui devient une nouvelle guerre de Sécession.
Les photos du 4 septembre parues dans la presse, un article incendiaire pour dénoncer la situation et surtout une interview féroce à l’égard du Président Eisenhower, de Louis Armstrong (Il a toujours jusqu’alors, refusé de s’impliquer dans la lutte pour les droits civiques) par un jeune journaliste décident le Président à envoyer 1200 soldats d’élite blancs, baïonnette au fusil. Ils sont chargés d’accompagner jour et nuit et partout les jeunes héros, jusqu’à la fin de l’année.
La déségrégation aura bien eu lieu à Little Rock, mais pas pour ce lycée. L’année suivante, Faubus a ordonné la fermeture de l’établissement pour un an. Même la chanson de Charles Mingus, Fables of Faubus, qui dénonce la menace que représente le gouverneur, n’aura raison de lui.
Et l’avenir réservera encore des surprises à ces jeunes et à leurs ennemis adeptes de la suprématie blanche.
Le récit de cet évènement primordial dans l’histoire des Etats-Unis nous est présenté de façon très vivante, très réaliste et sans apitoiement ni mièvrerie. Il nous est donné de revivre cette rentrée à travers les yeux de ces jeunes étudiants, ce qui évite au lecteur de s’apitoyer sur eux. L’auteur nous transmet leur force, leurs craintes et leur détermination. Des faits sans charge extrême contre les racistes sudistes car ces faits parlent d’eux-mêmes, inutile d’en rajouter.
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