BANDE DESSINÉE – Dès 11 ans
De Olivier SUPIOT
Éditions Delcourt – 14.50 €
Cette BD, première du genre, co-éditée par le musée du Louvre et les éditions Delcourt affiche clairement son but : attirer des lecteurs de BD au musée.
En imaginant un scénario un peu à la manière d’une histoire romanesque, Olivier Supiot cherche à montrer comment des œuvres diverses, de nature et d’époque différentes peuvent dialoguer
entre elles.
Il invite le lecteur à visiter les expositions avec un regard créatif, curieux, voire décomplexé.
L’auteur prend comme prétexte l’irrépressible besoin d’évasion d’un cheval blanc (une tête de cheval peinte par Géricault en 1816 et exposée au Louvre, salle 61) pour nous inviter à rencontrer de
multiples œuvres d’art de ce musée.
Comme le tableau de Géricault ne représente que la tête de l’animal, le dessinateur esquisse tout au long de la BD, le corps du cheval en le laissant non colorié.
Ce cheval en a donc assez de son immobilité forcée et des remarques redondantes et le plus souvent bien plates des visiteurs !
Un mardi, jour de fermeture hebdomadaire, il saute de sa place d’exposition, et, son cadre en encolure, décide de fuguer.
Oui mais voilà : d’une part les issues sont toutes soigneusement fermées, d’autre part les personnages des tableaux voisins s’insurgent. Sa place est ici. Dans son cadre. Au mur !
Les premiers personnages à se manifester sont une lionne et un carabinier (peints eux aussi par Géricault, salle Géricault oblige).
Bientôt un cavalier et le chat Bastet divinité égyptienne prennent le relais. Plus loin, un chevalier en armure, sans sa monture et à la recherche d’un destrier lui propose le rôle… En vain !
L’animal étant déterminé à fuguer..
Les portes du Louvre sont toutes fermées et « notre » cheval a beau passer de salle en salle, il ne voit pas d’issue.
Pourtant en suivant un oiseau de la tapisserie à l’éléphant, il va quand même se retrouver à l’air libre.
Mais c’est dans une cour intérieure du Louvre, la cour Lefuel, où toutes les œuvres exposées vont à nouveau lui expliquer son rôle : il n’est pas n’importe qui : il est une oeuvre d’art !
Le scénario est un peu léger, les dialogues souvent redondants, le choix des couleurs un peu hétéroclite.
Ce qui est intéressant c’est surtout la variété des œuvres rencontrées tout au long de la BD (sculptures, dessins…) et les pages documentaires de fin d’ouvrage.
Elles nous font connaitre le travail de Géricault et sa fin tragique (une chute de cheval le laisse paralysé et le conduit à la mort à seulement 32 ans).
Le lecteur appréciera dans ces pages les informations sur la place privilégiée du cheval au Louvre et dans l’art …
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