CONTES – Dès 11 ans **
de Charles RIDORE
illustrations de Benjamin TEJERO
Editions du jasmin – 18€
Il était un temps où la télé n’existait pas, petits et grands se rassemblaient autour d’un feu. Et après le « Cric » du conteur auquel répondait le « crac » de l’assemblée, les récits se succédaient…
En nous transmettant les vingt contes de ce recueil, c’est « une part de l’ADN de la société haïtienne » que Charles Ridore nous invite à découvrir en particulier avec ces contes chantés ou un air, une ritournelle peut être un appel au secours du héros à l’esprit de sa mère défunte dans « Tibo » ou au mari de « Beauté ». Ce chant peut tout simplement faire venir un ami comme « Tenzen » ou au contraire faire apparaître un esprit maléfique comme les sorcières ogresses de « Rico et le tison » ou de « Manman Iwa ».
Ces contes nous montrent aussi leur côté universel. On y rencontre des marâtres et des sœurs jalouses, des rois cruels qui spolient leurs sujets de leurs biens, des objets magiques qui exhaussent les souhaits et des animaux qui parlent ou chantent comme dans le conte de « la tortue qui savait chanter » qui donne son titre au recueil. Comme chez nous l’enfant en agissant se libère de la marâtre, le simple paysan du roi cruel, la sagesse et la générosité y sont récompensées et l’amour triomphe.
Toutefois certains comme « l’apprenti voleur » ou « Nono » mettent en avant avec humour une certaine forme d’anticonformisme du conte populaire.
En fin d’ouvrage, le lecteur trouvera un lien vers une version audio de ces contes interprétés par la comédienne Amélie Soulières et deux chanteurs, tous d’origine haïtienne.
Réjouissants, mystérieux, malicieux ou cruels, stimulants ou apaisants, non seulement ces contes nous font pénétrer le folklore d’Haïti avec sa langue originale dans les contes chantés, mais ils nourrissent le besoin universel d’imaginaire et de merveilleux dont nous avons tous besoin pour dédramatiser le quotidien et dépasser les conflits.
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