ROMAN – Dès 12 ans *
De Yves – Marie CLÉMENT
Éditions Le Muscadier – Collection (Rester vivant) – 12.50 €
Rêvant d’une vie meilleure pour leur famille, les parents d’Angelina (13 ans) et de son petit frère quittent la misère de Madagascar pour Mayotte. Mais la barque où sont les parents fait naufrage. Angelina et son frère se retrouvent orphelins et clandestins.
Profitant de la jeunesse de l’adolescente, un homme lui fait miroiter que ses parents ne sont peut-être pas morts et lui annonce qu’ils avaient emprunté l’argent du voyage et que c’est à elle maintenant de rembourser la dette…
Elle doit travailler et pour cela triche sur son âge, prétendant avoir 16 ans !
Repartie à Mada, pensant y retrouver ses parents, elle est embauchée dans un hôtel. Elle y travaille courageusement pour un salaire de misère, mais une vieille femme la met en garde sur la façon dont sont traitées les petites bonnes.
« La liberté, c’est la possibilité de choisir de dire non », c’est ce que lui a appris sa mère.
Son refus de céder aux avances d’un vieux client de l’hôtel provoque son renvoi.
Elle est alors proposée à une famille libanaise.
Chaque jour, c’est le lever à 4H du matin et il faut enchaîner les travaux dans la maison, préparation des repas, mener les enfants à l’école, ménage, courses, travail scolaire avec les enfants …
Toujours avec l’intention de rembourser la dette de sa famille, elle travaille durement, mais rien ne peut la consoler de sa solitude, de l’idée d’avoir abandonné son petit frère..
Heureusement, il y a quelques moments plus chaleureux, ceux où elle tient compagnie à la grand-mère qui la pousse à fuir, à se rebeller, à partir retrouver ce petit frère. Cette grand-mère lui dit que la dette est une invention de ceux qui l’exploitent…
Un roman poignant qui parle de cet esclavage moderne et de la triste réalité que vivent ces « petites bonnes malgaches », privées de leur passeport et isolées pour mieux être exploitées, traitées comme des marchandises.
Yves-Marie Clément qui a beaucoup voyagé fait passer des messages à travers une écriture imagée, accessible à tous, les problèmes des clandestins, des enfants orphelins manipulés par des adultes…
Il dénonce aussi les Européens qui viennent à Mada profiter de la misère.
Le vocabulaire exotique est expliqué en fin de livre avec des illustrations.
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