La guerre des mercredis

Roman – Dès 12 ans **
De Gary D. SCHMIDT
Éditions L’école des loisirs – 18.50 €

L’année de cinquième au collège Camillo de Long Island ne se présente pas sous les meilleurs hospices pour le jeune Holling Hoodhood.
En effet, chaque mercredi après-midi, une moitié de la classe se rend à la synagogue, l’autre moitié va au catéchisme et il ne reste que madame Baker et lui.
Après quelques tentatives pour le placer dans un autre cours, il faut se rendre à l’évidence: ils devront passer toutes ces demi-journées ensemble jusque la fin de l’année .
Dès le départ, Madame Baker semble vouloir lui faire payer en lui faisant effectuer des corvées telles que le ménage dans la classe, nettoyer toutes les brosses à tableau de l’établissement…
Mais Holling ne bronche pas et fait tout ce qu’on lui demande.
Un jour, la jeune femme décide de faire lire du Shakespeare à l’adolescent. Est ce encore une vengeance ?
Il commence par « La tempête » et contre toute attente, Holling va découvrir et surtout apprécier l’auteur au point d’en apprendre des passages entiers. Il aura même l’occasion par l’intermédiaire de son boulanger, passionné par le dramaturge, de jouer un rôle dans une des pièces.
Ainsi, au fil des mois, doucement, le jeune garçon et madame Baker se découvrent et s’apprécient.Y aurait-il un coeur sous cette armure ?
Nous apprenons d’ailleurs que celle-ci vit un drame car nous sommes en 1968 en pleine guerre du Vietnam et son mari est porté disparu depuis plusieurs mois.
Parallèlement, Holling noue une relation compliquée avec Mery Lee qui n’est autre que la fille du concurrent direct de son père, architecte.
La famille de l’adolescent semble assez caricaturale : le père obtus, obsédé par son travail et son image et qui a déjà décidé que son fils lui succéderait ; la mère, aimante mais soumise et la sœur aînée, rebelle, comme beaucoup de jeunes cette année là et qui se heurte au père.

Un roman riche, grave mais plein d’humour avec, par exemple, les différents épisodes où les 2 énormes rats Sycorax et Caliban terrorisent l’école.
On ne peut que s’attacher à tous ces personnages aux personnalités très différentes.
Holling, drôle malgré lui, semble fataliste mais parvient à force de ténacité à se sortir de toutes les situations et, sans vraiment le réaliser au début, parviendra à se découvrir et à se réaliser grâce à son enseignante. Même s’ils ne se cherchaient pas , ils se sont trouvés.
Pendant ce temps, l ‘Amérique est en train de vivre l’année la plus violente de son histoire avec les combats au Vietnam ainsi que les assassinats de Robert Kennedy et Martin Luther King.